Ce qu’a voulu dire Manuel Valls sur Air France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  451  mots
Le Premier ministre a déclaré que les suppressions d'emplois pouvaient être évitées. Il rejoint le discours de la direction qui a assuré qu'en cas d'accords d'ici à la fin de l'année avec les syndicats sur une hausse de productivité du personnel, il n'y aurait pas de licenciements. Mais des départs sur la base du volontariat.

Manuel Valls pousse la direction et les syndicats à négocier. Ce mercredi à l'Assemblée nationale le Premier ministre a déclaré que le plan de restructuration menaçant 2.900 emplois chez Air France "peut être aujourd'hui évité".

"Nous, nous pensons que ce plan peut être aujourd'hui évité si le dialogue social s'approfondit, c'est le cas depuis quelques jours et je m'en réjouis", a déclaré Manuel Valls en réponse à une question du député Front de gauche François Asensi.


Il a espéré qu'"on puisse avancer avec l'ensemble des professions qui travaillent aujourd'hui à Air France, pilotes, personnels navigants, personnels au sol, parce que le dialogue social est la meilleure solution pour permettre demain d'affronter les grands défis du monde".

Rappelant avoir "rencontré les responsables" des instances représentatives du personnel, qui selon lui "demandent qu'il y ait une vraie discussion", le chef du gouvernement a répété que "le dialogue social implique que chacun prenne ses responsabilités". "A commencer par les pilotes pour que ne pèse pas sur l'ensemble des autres salariés le poids des choix qui devront être faits", a-t-il insisté.

Plan B

De fait, a-t-il ajouté, "parce qu'il n'y a pas eu d'accord il y a quelques semaines, la direction a proposé ce qu'on appelle un plan B qui envisage la suppression, non pas les licenciements, la suppression de 2.900 postes".

Les propos du Premier ministre ont été interprétés par certains observateurs comme un changement d'attitude à l'égard de la direction. Pas sûr néanmoins. Suppressions d'emplois et de postes n'ont pas le même sens. "Les suppressions de postes ne traduisent pas forcément pas des suppressions d'emplois", rappelle un syndicaliste.

En disant que les suppressions d'emplois à Air France pouvaient être évitées, Manuel Valls parle en fait du plan B, et plus précisément de la phase 2 du plan B (à partir d'octobre 2016), qui comprend le retrait de la flotte de 9 avions.

Pas de licenciements secs en cas d'accords avec les syndicats

Celle qui sera mis en place si les négociations sur des mesures de productivité avec les syndicats échouent avec des licenciements secs (les suppressions d'emplois) à la clé.

En revanche, elle serait évitée en cas d'accords avec les syndicats a toujours assuré la direction. En cas d'accord, il n'y aurait pas de licenciements secs pour les catégories de personnels dont les organisations professionnelles qui les représentent signent des accords de productivité d'ici fin décembre. Autrement dit, avant que ne soit irréversible le processus relatif aux plans de départs et à l'annulation des livraisons des B787 prévues en 2016 et 2017. Il y aurait en revanche des plans de départs volontaires.