Coronavirus : les compagnies aériennes françaises tablent sur un retour à la normale en juillet

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  421  mots
Le transport aérien français va quasiment s'arrêter dans les prochains jours. Selon Alain Battisti, le président de la fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), cette situation pourrait durer au minimum six semaines. Un retour à la normale n'est pas attendu avant juillet selon une vision partagée entre les autorités et les compagnies.

Le transport aérien français referme ses ailes en espérant les étendre à nouveau cet été.

"Nous nous acheminons vers une quasi fermeture des lignes aériennes opérées par des compagnies françaises", explique à La Tribune Alain Battisti, le président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam).

Déjà trois compagnies aériennes tricolores vont suspendre complètement leurs opérations : La Compagnie, Transavia et HOP, tandis qu'Air France a prévu de réduire plus de 90% de son programme la semaine prochaine. Quelques vols vont être maintenus au cours des prochaines semaines. Les besoins résiduels sont à l'étude pour assurer la continuité territoriale vers les DOM TOM et la Corse, certaines liaisons vers les Etats-Unis (Paris-New York, notamment) et l'Europe.

Certains aéroports vont fermer, (celui de Paris-Orly est notamment à l'étude selon nos informations) mais les autorités doivent en maintenir un minimum en activité opérationnelle pour non seulement traiter ces vols résiduels mais aussi permettre d'assurer des missions de transport sanitaire.

Au moins six semaines de suspension

Combien de temps va durer ce "shutdown"?

"Nous n'avons aucune idée de la durée de la crise, mais nous tablons néanmoins sur une suspension d'au minimum six semaines, suivie d'une reprise réduite et progressive en mai, puis d'une montée en puissance en juin, et un retour à la normale probablement en juillet. C'est la vision partagée entre les autorités et les compagnies aériennes à cette heure", explique Alain Battisti, en précisant que quand bien même la France réussissait à endiguer l'épidémie, il fallait qu'il en soit de même dans les autres pays.

Selon lui, le redémarrage de l'activité à l'international devrait probablement commencer par l'Asie, puis l'Afrique, l'Europe puis le reste du monde.

L'impact est énorme. "Sur 100% de notre chiffre d'affaires", rappelle le président de la Fnam qui évalue la perte "entre 1 et 2 milliards d'euros" pour l'ensemble des compagnies. "La clé sera l'évolution de la trésorerie de tous les acteurs, compagnies, aéroports, sociétés de handling...", précise-t-il.

Pour surmonter cette crise, les compagnies mettent en place des mesures de chômage partiel (lequel sera pris en charge par l'Etat) et pourront également compter sur un report de charges, d'impôts, ou encore sur une exonération de certaines charges spécifiques comme celles liées à la sûreté. Pour Air France-KLM, l'aide pourrait même aller jusqu'à la nationalisation si cela devenait nécessaire.