Crash A320 : Germanwings pourrait payer de fortes indemnités

Par latribune.fr avec AFP  |   |  436  mots
La Convention de Montréal du 28 mai 1999 stipule qu'une compagnie aérienne ne peut en principe se soustraire à sa responsabilité pour la mort d'un passager.
La compagnie va devoir se défendre d'accusations de négligence après les déclarations du procureur de Marseille concernant le suicide du copilote de l'Airbus, Andreas Lubitz.

La compagnie low cost Germanwings propriétaire de l'Airbus qui s'est écrasé mardi dans les Alpes françaises avec 144 passagers et six membres d'équipage à bord, pourrait faire face à des demandes d'indemnisation très supérieures à ce qui est habituellement accordé en la matière, estiment des avocats spécialisés.

La compagnie va en effet devoir se défendre d'accusations de négligence après les déclarations du procureur de Marseille selon lesquelles le copilote de l'Airbus, Andreas Lubitz, a verrouillé de l'intérieur la porte du cockpit où le commandant de bord l'avait laissé seul momentanément et a délibérément précipité l'appareil dans le massif des Alpes. D'après des révélations du quotidien allemand Bild, qui cite des sources sécuritaires, le commandant de bord aurait tenté, en vain, de forcer la porte blindée à coup de hache.

     | Lire L'hallucinant scénario du crash de l'Airbus A320 de Germanwings

La somme pourrait dépasser les 22,7 millions de dollars

La Convention de Montréal du 28 mai 1999, qui stipule qu'une compagnie aérienne ne peut en principe se soustraire à sa responsabilité pour la mort d'un passager, limite la somme versée par la compagnie à 113.100 droits de tirage spéciaux, une "monnaie" de réserve du Fonds monétaire international. Mardi, cela équivalait à 157.400 dollars (145.000 euros environ) par personne, soit 22,7 millions de dollars pour les 144 passagers.

Si les familles des victimes souhaitent des sommes plus élevées, elles peuvent alors intenter une action judiciaire. Selon des avocats qui ont représenté des familles dans des catastrophes aériennes, d'éventuelles poursuites pourraient tourner autour de la responsabilité de Germanwing concernant le passé du copilote, qui aurait fait une grave dépression il y a 6 ans d'après Bild, et sur la politique de la compagnie aérienne concernant la présence de deux personnes au moins dans le cockpit lors des vols.

     | Lire aussi Crash A320 : des compagnies obligent "2 navigants dans le cockpit"

Germawings devra prouver qu'elle n'était pas au courant de l'état du pilote

Selon Justin Green, associé au cabinet Kreindler & Kreindler à New York, les interrogations des familles des passagers sont justifiées même si, selon le droit aérien allemand, les pilotes sont autorisés à quitter la cabine à certains moments.

Pour limiter sa responsabilité, Germanwings devra établir qu'elle et ses employés et agents n'étaient en faute d'aucune manière ou que l'accident a été causé uniquement par la faute d'une tierce partie, dont la compagnie aérienne ignorait qu'elle était un facteur de risque, explique Clive Garner, associé au cabinet Irwin Mitchell à Londres.