Télétravail, peu de touristes, plus d'achats sur Internet : le ticket perdant de la RATP en Île-de-France

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Avant le Covid, le trafic avait été très perturbé pendant la grande grève contre la réforme des retraites en décembre 2019 et janvier 2020. (Crédits : DR)
Le réseau francilien de la RATP ne devrait pas retrouver sa fréquentation habituelle avant deux ou trois ans, a estimé mardi la PDG du groupe Catherine Guillouard. La lenteur de cette reprise s'explique par le développement du télétravail et la reprise poussive des touristes.

La pratique du télétravail n'en a pas finit de remodeler les villes, à commencer par les transports. Le réseau francilien de la RATP ne devrait pas retrouver sa fréquentation habituelle avant deux ou trois ans, a estimé mardi la PDG du groupe Catherine Guillouard, jugeant que les prolongements de lignes de métro actuellement en construction aideront à regagner des voyageurs.

Mais le travail à distance n'est pas la seule raison. En cause également, l'absence de touristes, qui fournissent habituellement 10% des recettes, et l'essor de l'e-commerce, avec des Franciliens sortant moins pour faire leurs courses.

"Aujourd'hui, (...) nous sommes à 70% du trafic en semaine sur nos réseaux, et le week-end ça peut monter à 85 voire 90% sur les RER", a indiqué Catherine Guillouard sur Radio Classique.

"Dans les 18-24 mois, on pourrait rester à 90% de notre jauge habituelle", a relevé la patronne de la Régie.

Quatre extensions de ligne

Toutefois, selon les options retenues par les entreprises franciliennes en matière de télétravail, le taux pourrait varier, a indiqué la compagnie. Selon des "estimations", l'Ile-de-France pourrait connaître "15 à 20% de demandes en espaces de bureaux en moins chaque année après la crise", affirme Pierre-Yves Guice, directeur général de l'établissement public d'aménagement de la Défense.

Mais "des facteurs positifs vont contrebalancer ça", a avancé Mme Guillouard, à commencer par "quatre extensions de lignes (de métro) à réaliser d'ici 2024", à savoir les 4, 7, 11 et 14. "Ca va être un facteur de contre-poids."

"On risque d'avoir un creux pendant un certain temps, mais au fur et à mesure qu'on va rallumer des extensions de lignes, on va regagner (...) de la puissance de feu", a-t-elle résumé.

La RATP avait perdu 43% de sa fréquentation l'an dernier, avec des hauts et des bas en fonction des confinements successifs.

En 2020, elle était devenue déficitaire pour la première fois de son histoire, affichant une perte de 21 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe s'affichait en recul de 3,2%, à 5,523 milliards d'euros, dont 78% ont été réalisés par l'Epic (établissement public à caractère industriel et commercial).

Aussi, le trafic avait été très perturbé pendant la grande grève contre la réforme des retraites en décembre 2019 et janvier 2020.

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