Emmanuel Macron veut une loi d'orientation sur les mobilités en 2018

Par latribune.fr  |   |  569  mots
Emmanuel Macron a annoncé à Rennes une loi d'orientation sur les mobilités au premier semestre 2018, après des assises de la mobilité en septembre. Il veut donner la priorité aux « transports du quotidien » et assurer le financement du renouvellement des infrastructures. Une déclaration qui prépare les esprits à une remise en cause de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?

Emmanuel Macron, président des mobilités du quotidien ? Le président de la République Emmanuel Macron a profité, samedi 1er juillet lors de l'inauguration de la nouvelle ligne Paris-Rennes, pour faire un discours recadrant les grands projets d'infrastructure à l'avenir en France. Ainsi, selon le chef de l'Etat, il convient désormais de mettre la priorité sur « les transports du quotidien » plutôt que sur de nouveaux « grands projets » tels que la LGV.

Le président, qui venait de parcourir le trajet Paris-Rennes en moins d'une heure trente, a salué dans le LGV « un succès technologique ». « Le combat que je souhaite engager pour les années à venir, ce sont les transports du quotidien », a-t-il dit, ajoutant qu'il n'entendait pas « relancer de grands projets nouveaux mais s'engager à financer le renouvellement des infrastructures ».

« Près de 50 ans après le discours de Quimper du général de Gaulle et le lancement du plan routier breton qui a permis de désenclaver le territoire (...), c'est une nouvelle étape, décisive, pour l'accessibilité du territoire breton. » Mais, a-t-il ajouté, « en venant inaugurer ce projet ce soir (...), je suis en train de vous dire : le rêve des cinq prochaines années ne doit pas être un nouveau grand projet comme celui-là ». « Ce succès technique (...) ne doit en rien nous faire renoncer à penser à la mobilité du futur, car (...) bien des combats restent à mener : les infrastructures essentielles à notre attractivité sont insuffisamment entretenues », a-t-il insisté.

Il ainsi annoncé pour le premier semestre 2018 une "loi d'orientation sur les mobilités". Cette loi conditionnera d'éventuels futurs grands projets. "Dans le premier semestre 2018, une loi des mobilités apportera des réponses à ces situations qu'on a laissées perdurer", évoquant les difficultés de transport dans certains territoires. "L'État ne lancera pas de grand chantier tant que la loi de mobilité ne sera pas adoptée", a-t-il par ailleurs précisé.

La question de la mobilité sera abordée lors de la Conférence nationale des territoires prévue le 17 juillet prochain, ainsi que lors d'Assises de la mobilité qui devraient se tenir en septembre. "La promesse que je veux que nous tenions (...) c'est de ne pas relancer de grands projets mais de financer tous les renouvellements d'infrastructures et les échelonner dans le temps", a déclaré Emmanuel Macron.

En clair, il n'est plus temps de promettre des TGV ou des aéroports de proximité à tous les chefs-lieux. Une préparation des esprits à une remise en cause du projet controversé de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), au sujet duquel une mission de médiation a été lancée début juin ? La question n'est pas tranchée, mais la question est implicite dans cette déclaration du président de la République, même s'il n'y a pas fait d'allusion explicite dans son discours.

La déclaration d'Emmanuel Macron intervient aussi alors que la dette du ferroviaire suscite de graves inquiétudes. SNCF Réseau (sans compter celle de SNCF Mobilité) a accumulé un endettement de 40 milliards d'euros, et le cap des 63 milliards est attendu pour 2026. Saluant la prouesse "technologique", "industrielle" et "humaine" après avoir inauguré la ligne TGV Bretagne-Pays-de-Loire, Emmanuel Macron a insisté sur la rénovation de l'existant, en jugeant que "la SNCF doit devenir le champion de la mobilité du XXIe siècle". Une façon de mettre la pression sur son président, Guillaume Pépy...