Face à Air France, le projet de réunir Corsair, Air Caraïbes, French Bee et XL échoue

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  429  mots
Lionel Guérin (Crédits : Reuters)
Selon des sources concordantes, Lionel Guérin, ancien dirigeant d'Air France, et l'ancien PDG de HOP, Philippe Micouleau, ont tenté de regrouper plusieurs compagnies aériennes françaises.

Créer un second pôle aérien français face à Air France en regroupant pas moins de 5 compagnies aériennes tricolores : c'est le projet qu'a essayé, en vain, de monter ces dernières semaines Lionel Guérin, une personnalité bien connue du transport aérien français pour avoir été jusqu'à fin 2016 directeur général délégué d'Air France (en charge de HOP Air France), dont il a été par deux fois candidat malheureux à la présidence (en 2011 et 2016), mais aussi ancien PDG de Transavia, d'Airlinair, ou encore de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam). Selon plusieurs sources concordantes, Lionel Guérin et Philippe Micouleau, l'ancien PDG de HOP, ont contacté tous les actionnaires des compagnies Corsair (TUI), Air Caraïbes et French Bee (Groupe Dubreuil), XL Airways et sa filiale La Compagnie (elles appartiennent à la société Dreamjet, détenue par plusieurs actionnaires dont Motier, la holding de la famille Moulin), pour les convaincre de se réunir et d'investir dans ce projet. Le projet a même été présenté au comité exécutif d'une des compagnies concernées. Les actionnaires d'Aigle Azur n'ont quant à eux apparemment pas été approchés.

Un groupe, plusieurs compagnies

L'idée était de créer une maison-mère avec 3 filiales, Air Caraïbes, French Bee et une entité regroupant XL et Corsair, chacune avec son certificat de transport aérien. Le tout en essayant d'aligner les conditions de travail sur celles de French Bee. La place de La Compagnie, opérateur 100% classe affaires, reste un floue. Filiale de XL Airways, il était néanmoins difficile de ne pas  l'intégrer dans cet ensemble. Le tout aurait permis de créer un groupe composé d'environ 20 à 25 gros-porteurs.

Aucun actionnaire n'a été convaincu. Tous ont rejeté ce projet qui comptait sur leur financement, mais manquait d'investisseurs externes.

« Nous n'avons jamais vu les fonds d'investissements annoncés », explique-t-on au sein de plusieurs compagnies approchées.

Consolidation par disparition d'entreprises ?

Pas sûr qu'il y aura une deuxième chance. Plusieurs actionnaires préfèrent en effet continuer leur route en solo. TUI, par exemple, est toujours en quête d'un repreneur pour Corsair. Du coup, si certains croient toujours à une consolidation du ciel français par regroupements, d'autres estiment au contraire que ce mouvement se fera par des disparitions d'entreprises. L'arrivée à Orly de Level, la filiale low-cost long-courrier du groupe IAG, mais aussi le développement de Norwegian, une autre low-cost de ce type, risque en effet de faire des dégâts dans le ciel français.