Flixbus, le leader des "cars Macron" ?

Par Mounia Van de Casteele  |   |  660  mots
Début octobre, plus de 2,3 millions de passagers avaient emprunté les cars verts en France. Fin novembre, ce sont plus de 3 millions. Un chiffre porté par un mois propice aux voyages (vacances et ponts de la Toussaint et du 11 Novembre), et qui devrait encore évoluer grâce aux lignes saisonnières dédiées aux sports d’hiver, qui démarrent le 15 décembre.
L'allemand propose désormais 49% des places, contre 32% pour la filiale de la SNCF, Ouibus, et 19% pour les filiales de Transdev, Eurolines-Isilines, selon un rapport trimestriel de l'autorité de régulation du secteur publié lundi.

Voici des chiffres de bon augure pour le secteur depuis sa libéralisation en août 2015. La saison estivale a en effet permis aux "cars Macron" d'améliorer leur taux de remplissage, qui a atteint 46% en moyenne, tandis que la recette par passager a continué à augmenter, selon un rapport de l'autorité de régulation du secteur publié lundi.

Deux millions de passagers ont ainsi emprunté les cars Macron entre juillet et septembre, rapporte lundi l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). Elle souligne qu'"au cours de la saison estivale propice aux déplacements de longue distance, les autocaristes ont continué à ouvrir de nouvelles destinations sur l'Hexagone: 205 nouvelles liaisons (+28%) ont été créées, portant à 1.310 le nombre total de liaisons commercialisées qui relient près de 210 villes".

Tandis que les taux de remplissage se sont améliorés - on approche du 50%-, "les opérateurs ont continué à ajuster leurs tarifs", ainsi, "la recette moyenne par passager aux 100 kilomètres continue de progresser: 4 euros hors taxes", en hausse de 30 centimes par rapport au deuxième trimestre, selon l'Arafer.

Bon du CA de 46%

Le gendarme des transports explique que "cette hausse des prix associée à la hausse de fréquentation explique le nouvel élan du chiffre d'affaires qui s'élève à 27,7 millions d'euros" pour l'ensemble des opérateurs, soit un bond de 46% par rapport au deuxième trimestre.Et depuis l'ouverture du marché le 8 août 2015, le chiffre d'affaires des opérateurs s'établit à 68 millions d'euros.

Au total, 5,35 millions de passagers ont voyagé à bord de ces autocars longue distance, parmi lesquels 3 millions sur Flixbus. "Ce sont des chiffres très encourageants", se réjouit le DG France de Flixbus, Yvan Lefranc-Morin, qui prédit un "prochain baromètre de l'Arafer encore très bon".

Et pour cause, l'année 2016 n'est pas encore achevée, mais ce chiffre devrait encore évoluer grâce aux lignes saisonnières dédiées aux sports d'hiver, qui démarrent le 15 décembre, explique-t-il. Et de poursuivre:

"Cette fréquentation en hausse de nos réservations est également visible sur l'ensemble des 20 pays que nous couvrons. Nous l'avions prédit avant l'été, c'est désormais chose faite : nous avons déjà transportés en Europe 30 millions de passagers sur 11 mois."

Concentration du secteur

Désormais les chiffres permettent d'ailleurs de distinguer les trois différents acteurs de ce marché, concentré depuis le troisième trimestre de l'année 2016. Une concentration initiée par la SNCF, avec l'alliance entre Ouibus et Starshipper, et le rachat par l'allemand FlixBus des activités commerciales de Megabus en Europe continentale .

FlixBus se détacherait ainsi comme numéro un avec 54% des parts de marché en France selon Yvan Lefranc-Morin. L'allemand propose désormais 49% des places, contre 32% pour la filiale de la SNCF, Ouibus, et 19% pour les filiales de Transdev, Eurolines-Isilines.

Pourtant, "Il y a quelques mois, tout le monde se tirait un peu la bourre", analyse-t-il. Rappelons à cet égard que Transdev a récemment saisi l'Autorité de la concurrence à l'encontre de la SNCF, pour abus de position dominante de sa filiale Ouibus, et a demandé des mesures conservatoires afin que la SNCF ne puisse plus recapitaliser Ouibus.

Reste à conserver l'avance. "C'est le plus dur", reconnaît Yvan Lefranc-Morin, qui évoque là "tout l'enjeu de 2017". Mais la confiance reste de mise semble-t-il, puisque le dirigeant se montre confiant:

"Nous sommes très bien armés pour aborder 2017 dans les meilleurs circonstances et garder le leadership".

En tout cas, une chose est sûre : pour Yvan Lefranc-Morin, le car s'impose désormais comme un acteur majeur de la mobilité :

"Anecdotique et méconnu avant la loi Macron, le car s'impose désormais aux yeux de l'ensemble des Français comme un acteur majeur de la mobilité. Grâce à ses trois atouts principaux : modernité, accessibilité, sécurité, ce mode de transport a su convaincre une part de plus en plus importante d'utilisateurs de délaisser la voiture."