L'écotaxe enterrée ? Frédéric Cuvillier fait renaître l'idée en Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Par latribune.fr  |   |  561  mots
L'ancien ministre des transport désire que la future région soit pionnière sur la mise en oeuvre de ce dispositif, précisant que de 10 à 15% du transport routier de marchandises en France y transite.
Le maire de Boulogne veut greffer cette taxe sur le futur système de péage pour les poids-lourds de son voisin, la Belgique. Il souhaite "bénéficier de ces circulations internationales et non pas subir uniquement la pollution qui en résulte". La région n'est pas la seule à vouloir faire renaître cette mesure, déjà évoquée pour financer la future liaison ferroviaire Lyon-Turin.

On pensait l'écotaxe bel et bien enterrée. Et voilà que l'ancien ministre des Transports socialiste, Frédéric Cuvillier, souhaite la création d'une écotaxe au niveau de la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il propose, pour cela, qu'elle se greffe sur le futur système de péage pour les poids-lourds que la Belgique voisine devrait mettre en oeuvre, l'an prochain.

10% à 15% du transport de marchandise transite par le Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Dans une interview publiée, lundi 10 août, par les Echos, le maire de Boulogne rappelle qu'il a plaidé l'an dernier, au moment où le gouvernement a enterré le projet de taxe poids lourds nationale face au mouvement des "bonnets rouges" bretons, pour que le principe de l'écotaxe renaisse dans les régions.

"Ce sujet est particulièrement pertinent dans notre territoire qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l'Angleterre et de la Belgique", déclare Frédéric Cuvillier, en soulignant que de 10 à 15% du transport routier de marchandises en France transite par la future grande région.

"Nous devons bénéficier de ces circulations internationales et non pas subir uniquement la pollution qui en résulte. Je souhaite que nous soyons pionnier dans la mise en oeuvre d'un tel dispositif."

Un retour de l'écotaxe dans les régions

D'autres idées d'écotaxes régionales ont vu le jour récemment, notamment dans un rapport parlementaire qui a proposé de faire contribuer le transport routier de marchandises dans les Alpes au financement de la future liaison ferroviaire Lyon-Turin.

De leur côté, des élus d'Ile-de-France ont réclamé un moratoire sur le démantèlement des portiques mis en place pour l'écotaxe nationale afin de mettre en place un tel dispositif au niveau de la région.

"Je pense que c'est une bonne idée, non seulement pour la région Ile-de-France mais également pour d'autres régions", a déclaré la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, il y a deux mois sur France 3, en citant notamment l'Alsace et la Lorraine, qui pourraient être intéressées. Cette proposition, a-t-elle poursuivi, pourrait être examinée à la lumière de la loi de transition énergétique "où l'on donne aux collectivités territoriales une possibilité supplémentaire d'agir contre la pollution et de réglementer les circulations."

Le maire de Boulogne veut s'associer au système belge

Frédéric Cuvillier souhaite également un moratoire sur le démantèlement des portiques, pour lequel le gouvernement a lancé un appel d'offre, mis en place par la société Ecomouv', aujourd'hui dissoute. Il réclame l'aide des services de l'Etat pour étudier leur compatibilité avec la technologie adoptée par la Belgique, pour  son système de taxation des poids lourds baptisé "Viapass qui devrait être opérationnel à partir du 1er avril 2016.

Pour lui, l'extension du futur système belge à des régions françaises frontalières "pourrait constituer le premier pas vers la création d'une taxe de transit européenne".

Le maire de Boulogne-sur-Mer précise aux Echo : "Nous associerons les professionnels (des transports) à la demande, afin que celle-ci ne soit pas pénalisante pour eux". D'autant que le plan permettrait "la relance de la croissance et de l'emploi au niveau local" en créant "4.000 emplois supplémentaire" liés aux travaux d'infrastructure du projet.

(Avec Reuters)