Germanwings : le BEA suggère une remise en cause du secret médical

Par latribune.fr  |   |  448  mots
Le crash de l'A320 de la Germanwings, qui a eu lieu le 24 mars 2015 dans les Alpes, a fait 150 morts.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) a confirmé dimanche que le crash de l'avion dans les Alpes a été intentionnellement provoqué par le co-pilote, qui souffrait de troubles psychotiques. Il recommande un renforcement du contrôle médical.

Le crash de l'A320 de la Germanwings, qui a eu lieu le 24 mars 2015 dans les Alpes, a bien été volontaire. Les experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA ) l'ont confirmé dimanche 13 mars 2016, dans leur rapport définitif sur l'accident rendu public au Bourget, où ils formulent des recommandations afin d'améliorer la sécurité des vols.

Andreas Lubitz, copilote du vol GWI18G Barcelone-Düsseldorf de Germanwings, filiale low cost de la compagnie allemande Lufthansa, avait profité de l'absence provisoire du commandant de bord dans la cabine pour engager la descente de l'Airbus une demi-heure après le décollage. L'appareil s'était écrasé au bout de dix minutes dans le sud des Alpes françaises, faisant 150 morts, dont 6 membres d'équipage. Selon le BEA Andreas Lubitz, avait "intentionnellement réglé les consignes du pilote automatique pour commander une descente de l'avion jusqu'à la collision avec le relief".

Des "règles plus claires"sur le secret médical

Dans son rapport, le BEA explique que le co-pilote avait commencé à montrer des symptômes suggérant un épisode dépressif psychotique en décembre 2014 et qu'il avait consulté plusieurs médecins les mois qui ont suivi. Un médecin privé avait même recommandé qu'il soit soigné en hôpital psychiatrique deux semaines avant la catastrophe.  Mais aucun d'entre eux n'a alerté les autorités aéronautiques ou son employeur.

C'est pourquoi, en cas de troubles psychologiques d'un pilote, le BEA préconise l'établissement de "règles plus claires (...) pour savoir quand il est nécessaire de rompre le secret médical".

Une analyse régulière des capacité de vol des pilotes

La BEA recommande aussi un renforcement du contrôle médical des pilotes, "pour effectuer une analyse régulière des incapacités de vol, en particulier pour des problèmes psychologiques ou psychiatriques". Ils préconise en outre "que les conditions de suivi des pilotes avec des antécédents de troubles psychologiques soient définies (précisément, ndlr) quand ils sont déclarés aptes à voler". Il insiste enfin sur la nécessité de "mesures d'accompagnement" afin de prendre en compte une éventuelle "réticence des pilotes à déclarer leurs problèmes et à solliciter une assistance médicale par crainte de perdre leur licence".

Le BEA ne fait toutefois pas mention de la présence obligatoire d'une deuxième personne en permanence dans le cockpit, mesure appliquée par la plupart des compagnies aériennes en Europe depuis le crash de la Germanwings. Cette disposition a été préconisée par l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA).

 (Avec AFP et Reuters)