Grève et coronavirus ont coûté 4 milliards d'euros à la SNCF, estime Djebbari

Par AFP  |   |  394  mots
Si l'offre de transport a beaucoup baissé pendant le confinement, la fréquentation s'est effondrée beaucoup plus fortement, ce qui a augmenté les coûts par passager transporté. (Crédits : Charles Platiau)
Si le secrétaire d'État aux Transports a affirmé qu'il n'y aurait pas de répercussion sur les prix - "on ne se rattrape pas sur les clients", dit-il -, la SNCF n'exclut pas des suppressions de postes pour faire face à la situation.

La grève contre la réforme des retraites cet hiver et l'épidémie due au coronavirus ont fait perdre "plus de quatre milliards d'euros à la SNCF, a affirmé ce jeudi le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Après la grève qui a coûté un milliard d'euros, des surcoûts liés par exemple à la recherche d'un substitut pour le glyphosate pour désherber les voies et surtout, avec l'épidémie, l'effondrement du nombre de passagers et des mesures sanitaires coûteuses, les pertes pour la SNCF, sont évaluées "au total, à date aujourd'hui, à un peu plus de 4 milliards d'euros", a-t-il déclaré sur franceinfo.

Sollicitée par l'AFP, la SNCF n'a pas fait de commentaire sur ces chiffres.

Un bilan du secteur prévu à la rentrée

"L'ensemble des opérateurs de transports sont dans une phase où ils ont creusé beaucoup de pertes", avec peu de recettes, a-t-il noté.

Pas question pour autant d'augmenter les tarifs selon lui, "on ne se rattrape pas sur les clients".

Les discussions sur la situation financière des opérateurs de transports auront lieu "une fois qu'on sera en mesure de faire le bilan solide, chiffré, des pertes de la SNCF, de la RATP et l'État a dit qu'il sera présent", a-t-il assuré.

"Dès la rentrée nous aurons probablement la capacité de dresser un bilan à peu près objectif", a ajouté M. Djebbari.

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L'État appelé à la rescousse

Les élus chargés des transports publics, réunis au sein du Groupement des autorités organisatrices de transport (Gart), demandent que l'État compense les 4 milliards d'euros de pertes de revenus dues au coronavirus, dont une bonne moitié en Île-de-France.

Si l'offre de transport a beaucoup baissé pendant le confinement, la fréquentation s'est effondrée beaucoup plus fortement, ce qui a augmenté les coûts par passager transporté.

La SNCF n'exclut pas des suppressions de postes. Selon Jean-Baptiste Djebbari, "il y aura une discussion avec les syndicats, pas tant sur les suppressions d'emplois mais sur l'ajustement des recrutements, des non-remplacements. Il y a un devoir d'appréciation de la réalité et de la situation".

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