Grève : fonctionnaires et cheminots passent le relais aux personnels d'Air France

Par latribune.fr  |   |  562  mots
L'intersyndicale se réunira lundi et "pourra étudier toute proposition sérieuse" que la direction formulera "d'ici là", a-t-elle expliqué. (Crédits : Reuters)
Près d'un quart des vols de la compagnie devrait être annulé face à ce mouvement de contestation. L'intersyndicale demande une hausse de 6% des grilles salariales pour rattraper "la perte de pouvoir d'achat". Ceci répond à l'annonce de la direction d'appliquer une augmentation générale de 1% pour 2018.

Après les cheminots et les fonctionnaires jeudi, c'est au tour des personnels d'Air France de manifester leur mécontentement vendredi avec une grève pour les salaires à l'appel de onze syndicats, tous métiers confondus, qui devrait conduire à l'annulation d'un quart des vols de la compagnie.

La direction a annoncé jeudi qu'elle prévoyait d'assurer 75% des vols. Dans le détail, la compagnie anticipe le maintien de 70% des vols long-courriers et autant de vols moyen-courriers depuis et vers Roissy Charles-de-Gaulle et de 80% des court-courriers entre Orly et la province.

Au total, le programme de vols est le même que le 22 février, date de la première journée de grève, même si les perturbations avaient été en revanche plus importantes sur les long-courriers et moins ailleurs.

Après avoir compilé les déclarations de grève auxquelles certains personnels sont soumis (loi Diard), la direction d'Air France a livré une première estimation du taux de grévistes pour vendredi: 35% chez les pilotes, 31% pour les hôtesses et stewards (PNC) et 29% parmi les personnels au sol. Le 22 février, sur le seul périmètre loi Diard, les grévistes étaient 33% chez les pilotes, 37% chez les PNC et autant parmi les personnels au sol.

La direction "disposée" à négocier...

L'intersyndicale composée d'organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), de PNC (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et au sol (CGT, FO et SUD) exige une hausse de 6% des grilles salariales pour rattraper, selon elle, la perte de pouvoir d'achat subie depuis la dernière augmentation générale en 2011.

L'Unac, sans être associée à l'intersyndicale, partage cette revendication.

Plus précisément, la direction a décidé d'appliquer unilatéralement pour 2018 une augmentation générale de 1%, en deux temps, couplée à une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les seuls agents au sol.

Les syndicats jugent ces mesures insuffisantes au regard des résultats de l'entreprise et des efforts fournis dans le passé.

Pour tenter d'éviter la grève de vendredi, et alors qu'une troisième est déjà programmée pour le 30 mars, la direction a proposé un mécanisme "d'ajustement salarial pour les personnels dont le salaire individuel aurait augmenté moins vite que l'inflation entre 2011 et 2017". Elle s'est montrée disposée à ouvrir une négociation avec les syndicats de pilotes.

...mais pas suffisamment pour les syndicats

Le PDG d'Air France-KLM Jean-Marc Janaillac s'est par ailleurs fendu de deux courriels, l'un adressé aux personnels de cabine et au sol, l'autre aux pilotes d'Air France.

"Dans le premier, vous rappelez votre souhait de continuer la transformation en réduisant les coûts et dans l'autre vous proposez une fausse négociation sans enjeu", a répondu l'intersyndicale jeudi.

"Vous n'annoncez à aucun moment l'ouverture de négociations intéressant toutes les catégories de personnels", ce faisant, "vous faites le choix de l'affrontement et de la grève !", a-t-elle ajouté.

L'intersyndicale se réunira lundi et "pourra étudier toute proposition sérieuse que vous formulerez d'ici-là", a-t-elle conclu.

Jeudi, des perturbations avaient déjà été enregistrées dans plusieurs aéroports français en raison de la grève des contrôleurs aériens. Air France avait en revanche réussi à éviter une grève jeudi et vendredi à Hop!, sa filiale domestique, le 3e syndicat de pilotes ayant "suspendu" son préavis.

(avec AFP)