L'Etat autorise Aéroports de Paris à augmenter ses redevances

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  396  mots
Le gouvernement a tranché sur le niveau des redevances aéroportuaires qu'ADP pourra appliquer au cours du prochain contrat de régulation 2016-2020. Selon nos informations, il a validé ce mardi un gel des redevances (hors inflation) pour la première année et une hausse de 1,25% (hors inflation) pour les quatre années suivantes. Soit une hausse moyenne de 1% (hors inflation) sur la période du CRE. Des niveaux plus proches des propositions d'ADP (+1,75%) que celles des compagnies aériennes qui demandaient une baisse des redevances allant de 3 à 4,5% par an.

Des compagnies aériennes qui vont être déçues et Aéroports de Paris qui s'en tire plutôt bien. Tel est le sentiment qui ressort après l'arbitrage de Matignon sur le niveau des redevances aéroportuaires qu'ADP pourra appliquer au cours des 5 prochaines années du contrat de régulation économique (CRE) 2016-2020 qui doit être signé prochainement entre l'Etat et le gestionnaire des aéroports parisiens.

Selon nos informations en effet, le gouvernement a validé cet après-midi un gel des redevances aéroportuaires (hors inflation) pour la première année du CRE, suivi par une hausse annuelle de 1,25% (hors inflation toujours) pour les quatre autres années. Soit une hausse moyenne de 1% par an sur l'ensemble de la période du CRE. Par ailleurs, le gouvernement a réduit le programme d'investissements de 100 millions d'euros, à 3 milliards d'euros.

Amsterdam a baissé ses redevances

Le niveau des redevances préconisé par le gouvernement qui sera présenté ce mercredi aux administrateurs d'ADP, est plus proche des propositions d'ADP (+1,75% par an hors inflation) que de celles des compagnies aériennes qui demandaient, comme l'a fait l'aéroport d'Amsterdam (-7%) une baisse des redevances allant de 3 à 4,5%.

Le gouvernement n'a donc pas suivi l'avis de la Commission aéroportuaire. Celle-ci préconisait en une très légère hausse de redevances de 0,3%, (hors inflation) voire une baisse allant de 0,1% à 0,7% si 50 à 75 millions d'euros des recettes commerciales d'ADP étaient reversées aux compagnies aériennes.

Jugement de Salomon

Si le gouvernement estimera avoir appliqué un jugement de Salomon, son arbitrage risque néanmoins de provoquer des remous au sein des compagnies aériennes qui ne cessent de dénoncer le niveau des taxes et redevances en France. Notamment à Air France où, alors que des mesures douloureuses pour les salariés seront annoncées en septembre, direction et syndicats exigeaient que l'État prenne des mesures pour améliorer la compétitivité du transport aérien afin de pouvoir combler l'écart qui sépare la compagnie tricolore à d'autres transporteurs étrangers.

Pour rappel, cet arbitrage opposait Bercy au secrétaire d'État aux Transports. Le premier ne souhaitait pas déstabiliser Aéroports de Paris qui rapporte chaque année de gros dividendes à l'État-actionnaire (il détient 50,6% du capital d'ADP), le second était quant à lui plus soucieux de ne pas alourdir les charges des compagnies françaises.