La SNCF a supprimé 7.000 emplois entre 2017 et 2019

Par AFP  |   |  446  mots
Le groupe ferroviaire a supprimé 7.000 emplois en trois ans, de 2017 à 2019 (Crédits : BENOIT TESSIER)
Le groupe ferroviaire a réalisé "le principal plan de suppression d'emplois en France", selon le syndicat SUD-Rail qui dénonce "la fragmentation de la SNCF en multiples activités autonomes et le passage en sociétés anonymes".

La SNCF a supprimé 7.000 emplois en trois ans, de 2017 à 2019, l'effectif total passant de près de 159.700 agents à la fin 2017 à environ 152.700 à la fin 2019, selon un bilan social du groupe public ferroviaire, consulté vendredi par l'AFP.

Au cours de ces trois années, la SNCF a enregistré quelque 21.500 départs au total (retraite, licenciements, démissions, ruptures conventionnelles...) et a recruté près de 14.800 personnes en CDI, d'après le bilan du groupe.

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Hausse des démissions de 26% en 2019

En 2019, première année de mise en œuvre de la réforme ferroviaire, adoptée en 2018 malgré une longue grève, près de 6.600 personnes ont quitté l'entreprise, un chiffre en baisse de 2,5% par rapport aux quelque 6.750 départs enregistrés l'année précédente.

Parmi ces sorties du groupe, les départs à la retraite ont diminué de 14,8% (environ 3.400), comparés à ceux de 2018, alors que les démissions ont grimpé de 26% (près de 1.300), les ruptures conventionnelles bondissant de 66% (environ 470).

L'année 2019 était celle de l'arrêt des embauches au statut de cheminot, conformément aux dispositions de la réforme ferroviaire. La SNCF a recruté quelque 4.100 personnes l'an dernier en CDI, soit un recul de 6,5% par rapport à 2018. Les recrutements de jeunes de moins de 25 ans (environ 6.200) sont en forte diminution (-18%).

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Dans l'introduction de son bilan social, le groupe note que "les évolutions technologiques, la situation économique et l'urgence écologique transforment en profondeur (ses) activités et (ses) métiers", tandis que la réforme ferroviaire "a renforcé les exigences de performance" en mettant la SNCF "en situation de concurrence accrue".

"Dans ce contexte", le groupe doit "être un employeur encore plus attractif et engagé", ce qui "passe notamment par le développement des compétences des collaborateurs", ajoute l'entreprise.

La SNCF "ne séduit plus"

Mais pour SUD-Rail, le groupe ferroviaire "ne séduit plus". "Chaque année", son bilan social "vient contredire la communication de la direction vantant l'attractivité de l'entreprise et son prétendu engagement sociétal", critique le troisième syndicat de la SNCF dans un communiqué.

Avec 7.000 postes disparus en trois ans, la SNCF a réalisé "le principal plan de suppression d'emplois en France", selon SUD-Rail. En outre, "la fragmentation de la SNCF en multiples activités autonomes et le passage en sociétés anonymes" (le 1er janvier 2020) augmentent le nombre des personnels d'encadrement quand des postes sont supprimés "sur le terrain", proteste le syndicat.

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