Lufthansa surclasse Air France-KLM

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  360  mots
(Crédits : Reuters)
En augmentant son bénéfice d'exploitation ajusté de 69,5% en 2017, à près de 3 milliards d'euros, le groupe allemand a creusé l'écart avec Air France-KLM. Il affiche une performance opérationnelle supérieure de 1,5 milliard d'euros, quasiment deux fois plus importante qu'en 2016.

Un résultat d'exploitation ajusté pour l'année 2017 qui flirte avec les 3 milliards d'euros (2,973 milliards), en hausse de 69,5% par rapport à 2016, un cash flow libre qui s'élève à 2,3 milliards d'euros deux fois plus qu'en 2016, malgré une hausse d'un tiers des investissements à 3 milliards d'euros, une dette nette de seulement 2,9 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de 35,5 milliards d'euros : publiés la semaine dernière, les résultats financiers 2017 de Lufthansa, maison-mère de la compagnie éponyme, mais aussi de Swiss d'Austrian, d'Eurowings et de Brussels Airlines ont impressionné les observateurs et analystes. Non seulement ils sont meilleurs que prévus, mais ils croissent aussi d'une manière beaucoup plus rapide (+69,5%) par rapport à ses deux gros concurrents, IAG, le groupe aérien composé de British Airways, Iberia, Aer Lingus et Vueling (+18,9%) et Air France-KLM (+42%).

Coup d'accélérateur

Ce coup d'accélérateur permet donc au groupe allemand d'égaler quasiment la performance de IAG (résultat opérationnel de 3,015 milliards d'euros), et de creuser l'écart avec Air France-KLM (1,488 milliard d'euros). La différence de performance opérationnelle entre Lufthansa et Air France-KLM a doublé l'an dernier. Elle est en effet passée de 750 millions d'euros en 2016 à 1,5 milliard d'euros en 2017. Le groupe français accuse le même retard par rapport à IAG, mais grosso modo la situation n'a pas beaucoup changé depuis 2016.

La publication des chiffres de Lufthansa intervient au moment où le gouvernement français ouvre ce mardi les Assises du transport aérien français dans le but de prendre des mesures pour améliorer notamment la compétitivité des compagnies aériennes françaises. Ces dernières ne cessent en effet de dénoncer le poids handicapant des charges sociales et de la fiscalité françaises. Selon Air France-KLM, les charges en France jouent pour 400 millions d'euros dans l'écart de performance entre Air France et Lufthansa. De facto, vu la différence opérationnelle entre les deux groupes et son évolution, elles n'expliquent pas tout.

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