Pourquoi la SNCF vend une partie de son gigantesque patrimoine immobilier

Par latribune.fr  |   |  602  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
La SNCF met en vente 135 immeubles et 4.000 logements, pour une valeur de 1,3 milliard d'euros, a écrit "Le Figaro" jeudi soir sur son site internet.

Derrière l'Etat, et devant l'Eglise, la Société Nationale des Chemins de fers Français (SNCF) possède un patrimoine foncier parmi les plus importants de l'Hexagone.

La SNCF met en vente 135 immeubles et 4.000 logements, pour une valeur de 1,3 milliard d'euros, a écrit Le Figaro jeudi soir sur son site internet.

"Ces immeubles, qui génèrent plus de 40 millions d'euros de loyers annuels, sont évalués à 1,3 milliard d'euros. Si la SNCF a lancé cette opération, c'est pour mieux utiliser ses capitaux", écrit le quotidien.

Toujours selon Le Figaro, le cabinet en immobilier d'entreprise JLL et la banque HSBC interviennent comme conseils dans cette opération.

Un véritable trésor immobilier

"La SNCF compte retenir deux ou trois offres d'ici à l'été et choisir l'acheteur en automne pour réaliser la transaction définitive fin 2018", peut-on lire sur le site du quotidien.

La SNCF a précisé à Reuters que l'entreprise possédait un parc d'environ 100.000 logements, dont 92.000 logements sociaux dans le cadre d'ICF Habitat.

Déjà, en septembre dernier, dans le cadre de ses objectifs pour 2015, la SNCF avait déclaré que, avec ses 8,5 millions de m², répartis sur près de 25.000 sites, elle comptait bien que sa branche chargée de gérer ces biens (SNCF Immobilier) rentabilise ce trésor immobilier accumulé depuis 1850 pour les différentes activités de l'entreprise.

Les 4.000 immeubles de Novedis représentent... 4% du total

La vente concerne 4.000 logements soit la moitié des 8.000 que compte Novedis, une filiale de logements à loyers libres.

"Ces logements vont être regroupés au sein d'une société foncière qui verra le jour début 2019", a-t-on précisé à la SNCF.

Ces 4.000 logements ne représentent que 4% du total des 100.000 logements du parc immobilier de la SNCF. Donc, même si l'entreprise ferroviaire ne donne pas le nombre de logements des 135 immeubles également cités dans cette opération, on est loin d'une grande braderie.

Cette vente intervient alors que les syndicats de cheminots sont mobilisés contre la réforme de la SNCF engagée par le gouvernement, qui prévoit notamment une ouverture à la concurrence et la fin de l'embauche au statut.

Rationaliser, réduire les coûts pour faire face à la concurrence

Le 21 septembre dernier, Benoît Quignon, directeur général de SNCF Immobilier, avait déclaré que groupe français était entré "dans un processus de rationalisation" sur "l'ensemble de (ses) installations", afin de réduire ses coûts. La planification de cette opération, qui s'effectuera région par région, devrait être finalisée d'ici fin 2018, pour se mettre en place sur les cinq prochaines années.

Le directeur avait aussi tenu à préciser que son service faisait "la chasse aux mètres carrés et au nombre de sites", dans le but de faire baisser la facture foncière annuelle. Pour améliorer "considérablement la rentabilité des opérations industrielles", Benoît Quignon a expliqué combien ce travail était devenu "fondamental pour la compétitivité de l'entreprise". Et avec "près de 20 euros économisé par mètre carré", la SNCF devra céder, concéder ou détruire bon nombre de bâtiments pour espérer dépasser les 234 millions d'euros de produits de cessions déjà récupérés en 2016.

Pas de quoi désendetter l'entreprise

Toujours est-il que, même si la rationalisation et la chasse aux coûts sont indispensables à la bonne marche d'une entreprise, ce n'est pas avec ce 1,3 milliard d'euros que l'entreprise de chemins de fer peut espérer réduire sa gigantesque dette qui dépassera bientôt les 50 milliards d'euros.