SNCF : une reprise totale de la colossale dette n'est pas exclue, dit Le Maire

50 milliards d'euros... Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, n’a pas exclu, hier mardi sur LCI, une reprise totale de la dette de la SNCF, tout en conditionnant le sujet à un retour de la compagnie ferroviaire à la “profitabilité”.
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, n'a pas exclu mardi une reprise totale de la dette colossale de la SNCF, tout en conditionnant le sujet à un retour de la compagnie ferroviaire à la profitabilité. (Photo : Bruno Le Maire à la fenêtre du cockpit d'un TGV en cours de finition à l'usine d'Alstom de Belfort, lors de sa visite d'octobre dernier)
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, n'a pas exclu mardi une reprise totale de la dette colossale de la SNCF, tout en conditionnant le sujet à un retour de la compagnie ferroviaire à la "profitabilité". (Photo : Bruno Le Maire à la fenêtre du cockpit d'un TGV en cours de finition à l'usine d'Alstom de Belfort, lors de sa visite d'octobre dernier) (Crédits : Reuters)

Le 15 février dernier, le jour de la remise du rapport Spinetta, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux Benjamin s'exclamait à SUD Radio :

"Chaque année la dette de la SNCF s'accroît de 3 milliards d'euros. Fin 2018, c'est 50 milliards de dette, c'est 750 euros par Français, le modèle n'est plus tenable. Donc il faut trouver un nouveau modèle économique, il faut trouver un système ferroviaire qui réponde aux questions de mobilité du quotidien des Français."

Vendredi dernier, sur TF1, Emmanuel Macron avait annoncé que l'État reprendrait ce fardeau financier "pour partie" et progressivement" à partir du 1er janvier 2020.

De fait, en termes de fardeau, il s'agit surtout de celui de SNCF Réseau, l'Epic qui  gère la rénovation et l'entretien du réseau ferroviaire... et croule sous une dette de 45 milliards d'euros (62 milliards prévus en 2026.). Une dette qui augmente donc de 3 milliards chaque année (sans oublier les intérêts, de 1,5 milliard...). Bref, si l'on additionne 45+3+1,5 le total de la dette, fin 2018, se montera à 49,5 milliards.

Prié hier, mardi 17 avril sur LCI, de dire si l'Etat pourrait aller jusqu'à une reprise totale, Bruno Le Maire a répondu :

"Nous n'excluons aucune option."

Reprise de la dette sous conditions

"Mais pour ça, il faut d'abord discuter, il faut nous assurer que la SNCF retrouve la profitabilité", a ajouté le ministre de l'Economie, invité de LCI, précisant que l'échéancier restait à définir dans le cadre de ces discussions.

Il ne faisait que préciser ce qu'il avait déjà dit sur Europe 1, lui aussi vendredi dernier:

 "Nous pensons que c'est une proposition juste et responsable", a-t-il ajouté, tendant la main aux syndicats: "d'un côté, les cheminots font un effort, ils permettent à la SNCF de rentrer dans la concurrence et d'instaurer la polyvalence des métiers (...). De l'autre côté, l'Etat fait un geste très important en reprenant progressivement cette dette qui empêche la SNCF de se développer."

Les syndicats du ferroviaire, qui organisent depuis deux semaines une grève intermittente contre les projets de réforme du gouvernement, militent pour que l'Etat s'engage à soulager les comptes de l'entreprise.

Le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire" contesté par les cheminots a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale.

(Avec Reuters

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Commentaires 21
à écrit le 19/04/2018 à 9:17
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Je vous signale qu'en plus de la reprise de la dette de la sncf, il va aussi falloir reprendre la dette de Dexia, que les activités de La Poste qui n'avait déjà pas les fonds pour l'opération à la reprise, ne va plus pouvoir soutenir ce boulet à caus...

à écrit le 18/04/2018 à 23:49
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De toute façon, la sncf ne gère aucun litige frs et paye les factures qu'elle ne devrait pas et les refacturent aux régions qui vous les refacture en impôts, donc vous n'êtes plus ça prêt je pense... Le seul vrai souci, c'est qu'étant donné que la sc...

à écrit le 18/04/2018 à 13:14
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La question de la dette démontre à quel point ce "sauvetage" de la SNCF est une opération de com de plus et d'enfumage de la part de Jupiter. Soit l'état reprend la dette et il peut transformer SNCF en SA sans risquer la mise en faillite immédiate...

le 18/04/2018 à 13:48
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je lis bcp de critique, mais aucune proposition. Et désolé, mais oui le statu handicape l'entreprise, c'est une évidence. Si les cheminots ont si peur de perdre leur statut, c'est qu'ils savent bien qu'il est particulièrement protecteur leur appor...

le 18/04/2018 à 14:57
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Voilà vous avez tout dit. La concurrence n'est pas plus "performante" de façon intrinsèque, seulement elle permet de baisser les coûts en diminuant les protections des salariés. Mais le nivellement par le bas doit-il être un objectif de société ?

le 18/04/2018 à 18:15
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Tous les commentaires sont faciles et pourtant nous sommes à un point de non retour car il va bien falloir faire quelque chose ! Aujourd'hui, la France a une dette de plus de 2200 milliards et c'est une réalité que l'on le veuille ou non. La dette de...

le 19/04/2018 à 7:19
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Ce gouvernement est vraiment un gros tas de croquignols qui essayent de gazer l'opinion publique. La prise en charge de la dette de la SNCF se fera par les contribuables car aucune société privée ne voudra soumissionner sur des lignes percluses de de...

à écrit le 18/04/2018 à 13:12
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Mais que peut-on attendre de ce personnage, vaniteux, cynique, arrogant, interrogé par un larbin de service sur une châine de TV appartenant à un patron du CAC 40; cette pantalonnade ne persuadera que ceux qui sont déjà persuadés c'est à dire tous le...

à écrit le 18/04/2018 à 13:11
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Le problème est lié au mode de financement des charges sociales qui doivent être réparties sur le travail ET sur l'énergie. Combien de temps faudra t il le répéter? Voir la note n°6 du CAE. C'est du niveau du cours moyen.

le 19/04/2018 à 2:50
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Et le Gepe de service, le lapin crétin du forum, toujours assis sur le pot... à nous débiter ses mêmes âneries complètement débiles et hors de propos... et que font nos fameux modérateurs sur ce forum... mais ils dorment dur et s’en moquent éperdumen...

à écrit le 18/04/2018 à 12:32
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Rappelons en tant que de besoin que la dette de la SNCF est du même ordre que celle du groupe Drahi, alors évitons les qualificatifs superfétatoires.

à écrit le 18/04/2018 à 12:24
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Avant que l'état ou les contribuable (NOUS) reprenant la dette de la SNCF, elle peut déjà vendre toutes les participations dans le monde entier (Keolis, Westbahn, Ouibus etc.) qui n'apportent strictement rien au ferroviaire français et qui ne sont pa...

à écrit le 18/04/2018 à 11:25
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REPRISE TOTALE § mais pour la privatisation déja envisagée ! le scénario des autoroutes

le 18/04/2018 à 19:14
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Comme cela ,on peut le donner à ses potes ensuite : L'économiste français Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy, a été nommé président des autoroutes Sanef, a annoncé, mercredi, le groupe espagnol d'infrastructures et...

à écrit le 18/04/2018 à 9:46
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D'accord avec vous avec en prime une definition de ce que l on attend de la sncf dans la mobilite et la desserte des territoires.... Sur ce sujet, neant absolu...

à écrit le 18/04/2018 à 9:39
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Dans les entreprises, lorsqu'un très gros fournisseur ne peut plus être payé, une bonne pratique consiste à faire un échange de dette contre actions. Pourquoi l'Etat doit il faire cela gratuitement. Puisque la dette est transférée aux français, pourq...

le 18/04/2018 à 10:07
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Vous n'y etes pas. En enarchie ce concept est hors sujet.

le 18/04/2018 à 11:03
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On en a des actions, dans la caisse de dettes ... LCL, la Sécu, trou bientôt bouché (dans 5 ans, parait-il), la SNCF prendra la suite. Des actions à valeur négative, ça n'existe pas ? :-) Ou emprunt russe à copier ?

le 18/04/2018 à 11:26
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Il ne s'agit pas de prendre des actions du réseau ferroviaire de France, mais de la SNCF. A partir du moment ou la dette est au bilan de la SNCF, qu'au moment du contrat entre la SNCF et l'Etat il y a eu une accord d'équilibre, pourquoi rompre cet ac...

à écrit le 18/04/2018 à 9:21
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Sur les 55 Ge de dette, 47 viennent des infrastructures qui ne seront pas soumis à la concurrence. La dette n'est pas le fond du sujet. Ces 47 Ge donnent lieu à des frais financiers qui pourraient être intégrés aux loyers que devront payer tous les c...

à écrit le 18/04/2018 à 9:01
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ENCORE LA SOCIETE CIVILE QUI VA PAYER LES ARDOISES DE LA MONARCHIE (DEPUTES,SENATEURS...) ET SES VASSAUX (FONTIONNAIRES, SALARIES PUBLICS) APRES LES PORTILLONS DES RADARS, AREVA..., ET LA SNCF DONT LES REFORMES NE SONT QUE DU SAUPOUDRAGES. COMME DE N...

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