Privatisation de l’aéroport de Nice, appel d’offres en février

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  573  mots
L'Etat devrait lancer l'appel d'offres de la cession de ses parts dans l'aéroport niçois en février. Lyon devrait suivre deux mois après. Malgré ce décalage, une préqualification des candidats pour les deux opérations doit avoir lieu en janvier. la valeur d'entreprise de chacun des deux aéroports avoisine le 1,5 milliard d'euros.

Prévue initialement l'an dernier, la privatisation des aéroports de Nice et de Lyon, inscrite dans la loi Macron, est bel et bien lancée. Plus de six mois après la finalisation de la vente de la part de plus de 50% des parts de l'Etat dans l'aéroport de Toulouse à un consortium chinois, l'appel d'offres pour la vente des 60% que détient l'Etat dans l'aéroport niçois (auxquels s'ajouteront peut être 4 à 6% de parts d'intérêts locaux (c'est en discussion), sera formellement lancé début février. Celui de Lyon interviendra deux mois après selon nos sources.

Deux banques pour conseiller l'Etat

L'opération devrait être conclue avant l'été. Pour le conseiller, l'Etat a choisi les banques HSBC et Mediobanca.
L'Agence des participations de l'Etat (APE) travaille avec le secrétariat des transports sur les modalités de l'appel d'offres, lesquelles seront soumises aux collectivités locales avant le lancement formel de l'opération. Un tour de pré-qualification des candidats est prévu au préalable, conformément à la loi. L'objectif est de s'assurer que les candidats disposent d'une certaine expérience dans la gestion d'aéroports d'une taille au moins similaire. Histoire d'éviter la polémique qui avait suivi la vente des parts de l'Etat dans l'aéroport de Toulouse à un consortium chinois n'ayant quasiment pas d'expérience aéroportuaire.

Ces critères sont est en cours de définition. Une nouvelle fois, Bercy et le secrétariat aux transports s'opposent. Le premier souhaiterait des seuils permettant la candidature d'un grand nombre candidats tandis que le second veut au contraire des seuils permettant d'attirer des opérateurs aéroportuaires solides.

Si les processus de privatisation des aéroports de Nice et Lyon seront décalés, l'étape de « préqualification » devrait avoir lieu en même temps selon une source.

Un beau chèque pour l'Etat

L'enjeu est de taille. La valeur d'entreprise de l'aéroport niçois (capitalisation + dette) s'élève selon des experts près de 1,5 milliard d'euros. Elle pourrait même grimper jusqu'à 1,8 milliard si les offres atteignaient les multiples d'Ebitda observées à Toulouse. « A Toulouse, le consortium a raflé la mise avec une offre représentant 18 fois l'ebitda. Selon les mêmes critères, l'aéroport lyonnais (70 à 80 millions d'ebidta) rapportera lui aussi un beau chèque à l'Etat.

L'aéroport de Nice présente un profil de rente avec son trafic établi et son aviation d'affaires. Celui de Lyon semble plus compliqué avec le hub d'Air France et la concurrence de Genève, mais ses perspectives à long termes sont plus importantes selon un observateur.

Plusieurs candidats

De nombreux groupes et fonds d'investissement spécialisés dans les infrastructures ont d'ores et déjà manifesté leur souhait de participer à l'opération.
Des offres sont notamment attendues de groupes comme l'italien Atlantia (opérateur notamment de l'aéroport de Rome) allié à EDF Invest, l'australien Macquarie, des fonds Global Infrastructure Partners ou Industry Funds Management.Le groupe espagnol d'infrastructures Ferrovial s'est allié, selon Reuters, à la société d'investissement Meridiam.
Vinci, la Caisse des dépôts et Predica, filiale d'assurance du Crédit agricole ont formé ensemble un consortium pour participer aux privatisations, tandis que le fonds Cube s'est allié à l'aéroport de Genève pour les enchères sur Lyon-Saint Exupéry.
Le groupe Aéroports de Paris (ADP) compte quant à lui participer au seul appel d'offres sur l'aéroport de Nice.