SNCF, Royal veut des portiques de sûreté pour tous les trains de France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  736  mots
Lors de la présentation des portiques détecteurs de métaux et de scanners à rayon X pour les bagages pour les Thalys de gare du Nord, la ministre en charge des transports a indiqué qu'elle souhaitait la généralisation du système à "tous les trains nationaux".

TGV, Intercités, TER, Ségolène Royal, la ministre en charge des transports, souhaite la mise en place de portiques détecteurs de métaux et de scanners au rayon X pour les bagages pour tous les trains de France.

700 personnes contrôlés en 20 minutes

C'est ce qu'elle a indiqué ce jeudi à la gare du Nord en marge de la présentation des premiers portiques de sûreté installés sur les quais des Thalys, lesquels seront opérationnels ce dimanche 20 décembre.

"Il n'y a aucune raison pour que l'on ne sécurise que le Thalys. Si le dispositif fonctionne bien, nous le déploierons dans toutes les gares, pour tous les TGV, tous les trains nationaux et pour ce qui concerne les TER qui sont de la responsabilité des Régions, ces dernières pourront parfaitement créer des portiques pour les TER", a déclaré Ségolène Royal.

"Pour les trains de banlieue et les TER, il y a déjà des portiques de contrôles de billets. L'idée est de voir comment on peut doubler le contrôle des billets par des portiques de sûreté", a-t-elle ajouté, précisant que ce processus pourrait commencer dès l'an prochain.

Pour la ministre, le système va être "testé, affiné, adapté" permet de garantir "la fluidité et la sécurisation". Sur Thalys, le dispositif va permettre le contrôle de 700 personnes pendant le temps usuel d'embarquement (20 minutes) a indiqué Thalys. Un des postes d'inspection filtrage sera réservé aux passagers ayant des difficultés à se déplacer et les voyageurs fréquents. Une sorte de "fast track" comme dans les aéroports.

"S'il y a 5 minutes de plus pour assurer la sûreté, je pense que les Français vont répondre positivement", a déclaré Ségolène Royal, précisant par ailleurs qu'"il y a un dispositif prévu par la SNCF en cas de train raté avec un report gratuit sur le train suivant".

Des chiens pour détecter les explosifs

Concernant les Thalys, sept portiques (ils ont servi pour la COP21) ont été installés sur deux quais gare du Nord. Le portique détecteur de métaux a été réglé pour ne pas déclencher d'alarmes lors du passage de petits objets comme les clés par exemple.

Pour détecter les explosifs, des brigades cynophiles seront présentes aux postes d'inspection filtrage. Le coût annuel est estimé à 2,5 millions d'euros par quai (personnel compris). La gare de Lille sera également équipée. Concernant les gares des autres pays traversés par le Thalys (Belgique, Pays-Bas, Allemagne), l'installation du système français n'est pas encore gagnée.Ce qui limite sérieusement la portée de la mesure française à court terme.

"Ils sont impressionnés par la rapidité de l'installation", a assuré Ségolène Royal. Cette dernière les a invités à venir la voir en début d'année.

"Les Allemands étaient les plus réticents car Thalys n'a pas de voies réservées et peut arriver sur toutes les voies des trains. Le ministre des transports allemands a dit qu'ils allaient faire des contrôles dans les trains. C'est déjà un effort très important", a indiqué la ministre.

Tests à la gare de l'Est

La SNCF va par ailleurs tester un système de contrôle à l'entrée d'une gare parisienne. Ce sera à la gare de l'Est. A la SNCF, personne n'a voulu s'exprimer sur le sujet. Il faut dire que la direction s'arrache les cheveux en écoutant les annonces de Ségolène Royal sur la sûreté depuis les attentats du 13 novembre qui vont à l'encontre de tous les schémas de pensée en interne à la SNCF sur ce sujet. Guillaume Pepy, le président du directoire de la SNCF, ne s'est pas exprimé et s'est sauvé pendant les déclarations à la presse de Ségolène Royal.

Pour l'entreprise, il est impossible de mettre tout le système sous cloche, en raison notamment du nombre de gares (3.000) et de leur conception.
La direction s'inquiète par ailleurs de la compétitivité du transport ferroviaire face aux autres modes de transport. Mais aussi du coût de la sûreté qui s'élève déjà à 400 millions d'euros par an. Mais pour Ségolène Royal, "la sécurité n'a pas de prix".