SNCF : un nouvel appel à la grève menace les réservations de la saison d'été

Par latribune.fr  |   |  829  mots
La SNCF va ouvrir mercredi les ventes de ses TGV Inoui et Intercités pour la période comprenant les vacances scolaires d'été et des Jeux olympiques et paralympiques, soit du 6 juillet au 11 septembre. (Crédits : Shutterstock)
SUD-Rail appelle les employés de la SNCF aux guichets et à la centrale téléphonique à faire grève pour leurs conditions de travail mercredi, jour d'ouverture des réservations de la saison d'été.

Le jour d'ouverture des réservations été de la SNCF est coché dans les calendriers de nombreux clients du transporteur. Ils risquent cependant de trouver des difficultés pour réserver le précieux sésame, mercredi, qui doit les acheminer pour la plupart vers leur lieu de villégiature. Sud-Rail a en effet appelé les employés de la compagnie ferroviaire à faire grève pour leurs conditions de travail à l'occasion de ce rush attendu sur les billets.

« Le 13 mars, les cheminotes et cheminots, qui travaillent dans les gares et les centres 3635 (dénommés Relation client à distance), vont cesser le travail pour lancer un ultime signal d'alarme à la direction SNCF », a affirmé l'organisation syndicale dans un communiqué.

Pour rappel, mercredi, la SNCF va ouvrir les ventes de ses TGV Inoui et Intercités pour la période comprenant les vacances scolaires d'été et des Jeux olympiques et paralympiques, soit du 6 juillet au 11 septembre. Les Ouigo seront quant à eux ouverts à la réservation pour des trajets jusqu'au 14 décembre. « Tous les trains seront en circulation cet été » avec « 400.000 places supplémentaires » en TGV Inoui comparé à l'été 2023, a indiqué SNCF Voyageurs lundi. « Sur la période des Jeux olympiques et paralympiques », 4 millions de billets Inoui, Ouigo et Intercités à destination ou au départ de Paris seront proposés, a ajouté le transporteur.

SUD-Rail souhaite « des embauches supplémentaires dans les métiers de la Relation client »

Avec cette mobilisation à un moment stratégique, le syndicat souhaite faire entendre ses revendications. « A chaque départ de la période de vente de billets pour les grands départs en vacances, la direction SNCF se délecte des millions d'euros qu'elle engrange en quelques minutes » a poursuivi SUD-Rail. « Bien entendu, nous nous félicitons que les trains se remplissent, mais ceci est rendu possible grâce au travail des milliers d'agents commerciaux, vendeurs et vendeuses, télévendeurs et télévendeuses qui manquent d'une reconnaissance de la SNCF à hauteur de leur participation et de leur investissement. »

Le syndicat réclame notamment « des embauches supplémentaires dans les métiers de la Relation client » et « l'amélioration des conditions de travail à la suite du déploiement du nouveau logiciel de vente des billets et la prise en compte de la pénibilité pour les emplois concernés ».

Une « mobilisation » qui n'est « qu'une première étape  »

Sud-Rail, qui a obtenu près de 19% des voix aux dernières élections professionnelles, derrière la CGT-Cheminots et Unsa ferroviaire, a répété lundi que « la mobilisation du 13 mars n'est qu'une première étape et prévenu que la direction de la SNCF aurait besoin de ces agents pendant les Jeux olympiques », l'appelant à renégocier réellement.

Pour tenter de satisfaire les cheminots, l'entreprise ferroviaire propose aux salariés mobilisés pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques une prime de 50 euros par jour et 200 à 500 euros de prime supplémentaire en fonction de la période où ils posent leurs congés. Les syndicats sont sceptiques sur le chiffre de 1.500 euros (le montant maximal de primes cumulées), qui sera difficilement atteignable selon eux ou réservé à une petite minorité. « Pour 500 euros de plus, pas question que je sucre mes vacances avec ma femme et mes enfants », s'insurge Damien (prénom d'emprunt), contrôleur de train, interrogé par l'AFP. Pour ce quadragénaire, « il faudrait que la SNCF accepte d'intégrer les primes dans le salaire fixe toute l'année plutôt que de verser des primes ».

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Des tables rondes sont organisées tous les mois entre la direction et les syndicats, et le rythme des discussions va s'accélérer petit à petit d'ici juin, assure la direction interrogée par l'AFP. Pour Sud-Rail, « c'est une ligne rouge », a  insisté le secrétaire fédéral Julien Troccaz. « A part mettre de l'huile sur le feu pendant la période, on ne voit pas trop à quoi ça va servir », a-t-il assuré.

Des grèves très suivies par les contrôleurs lors des vacances de février

Lors des dernières vacances d'hiver, une grève des contrôleurs avait perturbé les plans de nombreux voyageurs. La SNCF a estimé que 150.000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n'avaient pas pu prendre leur train au cours des trois jours de débrayage. Le mouvement avait été très suivi avec trois contrôleurs sur quatre en grève.

Pour y remédier à l'avenir, la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec, avait alors proposé de « sanctuariser » des périodes sans grève dans les transports au nom de la « mission de service public » Mercredi 28 février, le ministre des Transports, Patrice Vergriete, avait quant à lui estimé qu'il n'y avait pas « besoin de réformer le droit de grève aujourd'hui » ajoutant qu'il rencontrerait « prochainement » les syndicats « y compris du rail ».

(Avec AFP)