Thello arrête ses trains de nuit Paris-Venise et ses trains en PACA : reviendra-t-il en France avec des TGV ?

Par latribune.fr  |   |  479  mots
La société Thello, filiale de l'italienne Trenitalia, a annoncé la fermeture le 1er juillet des deux lignes qu'elle exploite en France, dont la liaison Marseille-Nice-Milan. (Crédits : iStock)
Fagilisée par la crise du Covid, Thello, filiale de la compagnie italienne Trenitalia, a annoncé la fermeture de deux lignes qu'elle opérait en France. Une annonce qui intervient alors que Thello nourrissait l'ambition de débarquer en force sur le marché de la grande vitesse ferroviaire en France..

L'annonce jette forcément le trouble sur les projets de la société ferroviaire Thello, laquelle, avant-crise, avait affiché son ambition de profiter de l'ouverture à la concurrence du marché domestique de transport ferroviaire de passagers pour défier l'offre TGV de la SNCF. Filiale française de la société publique italienne Trenitalia, Thello fermera les deux lignes qu'elle exploite en France, le train de nuit Paris-Milan-Venise et la liaison Marseille-Nice-Milan.

Lancée en 2014, la ligne Marseille-Nice-Monaco-Gênes-Milan faisait circuler trois trains par jour, mais la cadence avait été réduite avec la pandémie, avec un seul aller-retour quotidien Nice-Milan par jour. La compagnie a annoncé que la ligne « s'arrête de manière définitive le 1er juillet 2021 » : le dernier train de Milan à Nice circulera le 29 juin et le dernier Nice-Milan le 30 juin, selon le site de Thello.

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Concernant le train de nuit Paris-Milan-Venise, dont la circulation avait été suspendue dès le 10 mars 2020, il ne reprendra pas du service. Le service après-vente assurera le traitement de toutes les réclamations des clients, ajoute la compagnie.

Concurrence européenne sur Paris-Lyon

La fermeture de la ligne Marseille-Nice-Milan était connue. Elle avait été annoncée l'automne dernier. A ce moment-là, la direction indiquait qu'elle ne remettrait pas en cause le projet de développement sur le marché français. Elle devait servir de « phase de transition » pour lancer des trains à grande vitesse. Aujourd'hui, la société tient un discours similaire

 « Thello est prêt à affronter de nouveaux projets et de nouveaux défis en France », dit-elle sur son site, sans donner de précisions sur le calendrier.

Certains professionnels doutent néanmoins d'une arrivée à court terme, contrairement à ce qu'avait dit en mai dernier Alain Krakovitch, le directeur de Voyages SNCF. « On sait que, par exemple, (la compagnie italienne) Trenitalia va venir, probablement avant la fin de l'année », sur Paris-Lyon, avait-il déclaré

« Trenitalia est néanmoins en difficulté », constate aujourd'hui un acteur du secteur ferroviaire tricolore.

Trenitalia avait pour ambition de lancer Thello sur les plates-bandes de la SNCF en la lançant sur la ligne la plus rentable du marché français, Paris-Lyon.

Dans tous les cas, plusieurs nouveaux entrants étudient le dossier et, certains pourraient arriver sur le marché français début 2022, d'autres en 2023. Parmi eux, figure Renfe, l'opérateur espagnol, comme l'avait également précisé en mai Alain Krakovitch, lors du lancement de Ouigo, l'offre de TGV low-cost de la SNCF, en Espagne.

« La concurrence s'ouvre en France. Les Italiens et les Espagnols vont se positionner sur Paris-Lyon-Marseille, là où les marges sont les plus importantes », avait-il expliqué.

Renfe a manifesté son intérêt sur Lyon-Marseille, à une date encore indéterminée. Le changement de cap de Thello pourrait donc rebattre les cartes de la concurrence sur les trains en France.