SNCF : une reprise totale de la colossale dette n'est pas exclue, dit Le Maire

Par latribune.fr  |   |  385  mots
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, n'a pas exclu mardi une reprise totale de la dette colossale de la SNCF, tout en conditionnant le sujet à un retour de la compagnie ferroviaire à la "profitabilité". (Photo : Bruno Le Maire à la fenêtre du cockpit d'un TGV en cours de finition à l'usine d'Alstom de Belfort, lors de sa visite d'octobre dernier) (Crédits : Reuters)
50 milliards d'euros... Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, n’a pas exclu, hier mardi sur LCI, une reprise totale de la dette de la SNCF, tout en conditionnant le sujet à un retour de la compagnie ferroviaire à la “profitabilité”.

Le 15 février dernier, le jour de la remise du rapport Spinetta, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux Benjamin s'exclamait à SUD Radio :

"Chaque année la dette de la SNCF s'accroît de 3 milliards d'euros. Fin 2018, c'est 50 milliards de dette, c'est 750 euros par Français, le modèle n'est plus tenable. Donc il faut trouver un nouveau modèle économique, il faut trouver un système ferroviaire qui réponde aux questions de mobilité du quotidien des Français."

Vendredi dernier, sur TF1, Emmanuel Macron avait annoncé que l'État reprendrait ce fardeau financier "pour partie" et progressivement" à partir du 1er janvier 2020.

De fait, en termes de fardeau, il s'agit surtout de celui de SNCF Réseau, l'Epic qui  gère la rénovation et l'entretien du réseau ferroviaire... et croule sous une dette de 45 milliards d'euros (62 milliards prévus en 2026.). Une dette qui augmente donc de 3 milliards chaque année (sans oublier les intérêts, de 1,5 milliard...). Bref, si l'on additionne 45+3+1,5 le total de la dette, fin 2018, se montera à 49,5 milliards.

Prié hier, mardi 17 avril sur LCI, de dire si l'Etat pourrait aller jusqu'à une reprise totale, Bruno Le Maire a répondu :

"Nous n'excluons aucune option."

Reprise de la dette sous conditions

"Mais pour ça, il faut d'abord discuter, il faut nous assurer que la SNCF retrouve la profitabilité", a ajouté le ministre de l'Economie, invité de LCI, précisant que l'échéancier restait à définir dans le cadre de ces discussions.

Il ne faisait que préciser ce qu'il avait déjà dit sur Europe 1, lui aussi vendredi dernier:

 "Nous pensons que c'est une proposition juste et responsable", a-t-il ajouté, tendant la main aux syndicats: "d'un côté, les cheminots font un effort, ils permettent à la SNCF de rentrer dans la concurrence et d'instaurer la polyvalence des métiers (...). De l'autre côté, l'Etat fait un geste très important en reprenant progressivement cette dette qui empêche la SNCF de se développer."

Les syndicats du ferroviaire, qui organisent depuis deux semaines une grève intermittente contre les projets de réforme du gouvernement, militent pour que l'Etat s'engage à soulager les comptes de l'entreprise.

Le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire" contesté par les cheminots a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale.

(Avec Reuters