Black Friday : trois ONG déplorent l'impact environnemental d'Amazon

Par AFP  |   |  366  mots
Les ONG entendent transformer le "Black Friday" en "journée noire pour Amazon" via "des dizaines d'actions" en France. (Crédits : Carlos Jasso)
Attac, les Amis de la Terre et l'Union syndicale Solidaires dénoncent dans un rapport les émissions de gaz à effet de serre générées par la livraison et la destruction des invendus.

Les associations Attac et les Amis de la Terre ainsi que l'Union syndicale Solidaires ont dénoncé dimanche dans un rapport l'impact social et environnemental du géant de la distribution en ligne Amazon, à quelques jours des opérations promotionnelles du "Black Friday".

"Le monde selon Amazon n'est pas viable", écrivent dans un rapport compilant différentes données les trois organismes.

Ils critiquent notamment les "très lourds impacts environnementaux" de l'entreprise, dont le patron Jeff Bezos a promis qu'elle atteindrait la neutralité carbone en 2040. Parmi les pratiques pointées du doigt, la livraison rapide, "source d'émissions de gaz à effet de serre", et la destruction des invendus.

Le stockage de données aussi émetteur que le Portugal

Attac, les Amis de la Terre et l'Union syndicale Solidaires, qui entendent transformer le "Black Friday" en "journée noire pour Amazon" via "des dizaines d'actions" en France, dénoncent également un manque de transparence d'Amazon sur son bilan carbone. Les organismes ont croisé des "données et estimations publiques" afin d'obtenir un "ordre de grandeur" pour l'activité d'Amazon de stockage de données. Selon leurs calculs, elle a généré "55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l'équivalent des émissions du Portugal".

Jeff Bezos avait annoncé le 19 septembre l'initiative "The Climate Pledge", une campagne devant permettre d'atteindre avec dix ans d'avance les engagements climatiques de l'accord de Paris.

Dissimulations fiscales et précarité

Les associations accusent également le groupe américain de dissimuler pour des raisons fiscales une grande partie de son chiffre d'affaires réalisé en France.

"Non seulement cela a des impacts négatifs sur les recettes fiscales de l'État, mais cela contribue à renforcer la position dominante d'Amazon vis-à-vis de ses concurrents, qui payent en proportion de leur activité davantage d'impôts", a commenté Raphaël Pradeau, porte-parole d'Attac, cité dans un communiqué.

Du côté de l'emploi, les auteurs du rapport déplorent le recours massif aux contrats précaires, "en particulier pendant la période des fêtes" de fin d'année. En France, l'ancien secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi a accusé vendredi Amazon d'avoir "détruit 7.900 emplois" sur le territoire.