Dès 2020, les trottinettes électriques auront une filière de recyclage

Par AFP  |   |  672  mots
Le marché des trottinettes électriques dans son ensemble (location, libre-service et vente) représentera en France environ 200.000 engins à recycler et plus de 300 000 batteries en 2020. (Crédits : Sipa)
Elle sera mise en place par la Fédération des professionnels de la micro-mobilité, en partenariat avec deux éco-organismes. Jump vient pour sa part de souscrire un partenariat avec Veolia.

La Fédération des professionnels de la micro-mobilité (FP2M), qui regroupe différents acteurs du secteur, va proposer à partir du 1er janvier une filière complète de recyclage des trottinettes électriques, tant pour les particuliers que pour les engins en location. Ce guichet unique, "permettant à la fois une mutualisation des coûts et des moyens", va être mis en place en partenariat avec les éco-organismes Screlec et Ecologic, spécialisés dans la prise en charge des piles et batteries usagées ainsi que des déchets électroniques, a précisé la FP2M jeudi dans un communiqué.

Il permettra la récupération des trottinettes sur des sites identifiés, le démantèlement et la séparation des batteries, leur recyclage ou leur réutilisation, le recyclage des engins hors batteries et leur valorisation potentielle, et enfin la déclaration obligatoire au registre national Syderep de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Plus de 50% des batteries en fin de vie la deuxième année

Le marché des trottinettes électriques dans son ensemble (location, libre-service et vente) représentera en France environ 200.000 engins à recycler et plus de 300.000 batteries en 2020, selon la FP2M. La durée de vie des trottinettes électriques en vente est en moyenne de trois ans. Environ 10% des batteries reviennent après un an, et plus de 50% la 2ème année, remarque la Fédération. Côté location et libre-service, la durée de vie d'une trottinette électrique est d'environ six mois, et de trois à six mois pour les batteries, ajoute-t-elle.

"Le recyclage est un sujet qui doit faire écho tant auprès des opérateurs que des utilisateurs de trottinettes électriques. Notre objectif au travers de cette filière est non seulement de valoriser la transparence du recyclage, mais aussi de promouvoir le recyclage dans son ensemble auprès du grand public", a commenté le vice-président de la FP2M, cité dans le communiqué.

Veolia recyclera plus de 90% des trottinettes et vélos de Jump

Ce même jeudi, mais séparément, Jump (une marque de Uber) et le groupe Veolia ont pour leur part annoncé la signature d'un contrat pour le recyclage des pièces des trottinettes ainsi que des vélos électriques proposés en libre-service sans borne par l'opérateur.  Selon ce contrat, dont le montant n'a pas été publié, Veolia prendra en charge les pièces défectueuses ou hors d'usage, avec un objectif de valorisation supérieur à 90%.

Tout ou presque est recyclable dans ce type d'équipements, sauf le caoutchouc, souligne le géant français des services à l'environnement. Sa filiale Triade récupérera les pièces dans les deux entrepôts de Jump. Les batteries seront traitées par une autre filiale, Sarpi. Les métaux en particulier sont récupérés, via des procédés chimiques, et réutilisés. Par exemple, le cobalt et le nickel le seront dans des applications métallurgiques ou dans la chimie pour la fabrication de cellules de batteries, explique Veolia.

C'est "une étape supplémentaire pour faire des nouvelles mobilités un mode de déplacement toujours moins polluant que la voiture individuelle", a affirmé Laureline Serieys, responsable de Jump pour la France et la Belgique.

Lancés en avril à Paris, les engins de Jump sont disponibles via l'application Uber. La société avance que, sur sa 2e génération de trottinettes, cadre et moteur durent plus d'un an.

L'enjeu de la durabilité est important pour les opérateurs de ces moyens de transports en libre-service, régulièrement critiqués pour le coût environnemental de leur fabrication ou la faible durée de vie des engins. Les trottinettes électriques en libre-service sont arrivées à Paris en juin 2018. Chaque opérateur fait assaut de vertu, écologique notamment, alors que la Mairie de Paris doit prochainement sélectionner les trois qui pourront continuer à opérer, loin de la douzaine qui s'étaient lancés l'an dernier.