Pour rayonner à l'étranger, le chinois Inner achète le laboratoire français Echosens

Surtout connu en Chine, le laboratoire pékinois veut s'internationaliser grâce au rachat d'Echosens, un spécialiste français du diagnostic du foie.
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En Chine, le nombre de personnes infectées par le virus de l'hépatite B est estimé à 130 millions, soit 10 % de la population chinoise. Ce qui, selon le Centre chinois de prévention des maladies, représenterait près d'un tiers des cas mondiaux. Ces estimations expliquent la préoccupation des groupes chinois à vouloir faire progresser la recherche dans ce secteur, et la récente signature d'un accord visant au rachat par le groupe Inner, l'un des leaders chinois du traitement de la fibrose hépatique, du français Echosens. Cette société développe et commercialise le Fibroscan, un appareil qui, contrairement à la biopsie, permet un diagnostic non invasif du foie.

« Les fonds d'investissement présents au capital (29 %) souhaitaient se désengager. Après avoir été sollicités par des groupes pharmaceutiques du monde entier - occidentaux et issus des pays émergents -, nous avons finalement choisi nos partenaires chinois », résume Richard Guillaume, le président du directoire d'Echosens. « Nous les connaissons bien puisque nous travaillons ensemble depuis 2007 », car le groupe chinois est le distributeur du Fibroscan en Chine. De plus, « nous apprécions leur management et avons plus le sentiment de rester des partenaires », explique le responsable. L'opération n'attend plus que le feu vert des autorités chinoises, d'ici à cet été. Elle devrait se solder par le rachat de la totalité du capital pour un montant de 20 millions d'euros.

1.000 Fibroscan à installer

Essentiellement présente en Chine, Inner Mongolia Free Han Pharma est cotée à Shenzhen et valorisée à hauteur de 2,4 milliards de yuans (260 millions d'euros). La société compte 18 succursales dans le pays et 330 employés. Grâce à son acquisition française, Inner, qui commercialise un médicament, le Fusang, veut élargir son offre couvrant à la fois le diagnostic et le traitement de la fibrose hépatite. Mais aussi sa présence internationale. « Le but d'Inner est de faire d'Echosens un leader mondial dans le domaine du diagnostic en hépatologie », poursuit Richard Guillaume, « Echosens est une société connue par les hépatologues du monde entier ? et réalise 90 % de son activité à l'international - alors qu'Inner Mongolia est uniquement présente en Chine. »

En échange, Echosens devrait voir ses perspectives s'accroître dans l'empire du Milieu. Pour l'heure, la Chine représente 6 % des ventes de la société. « Mais d'ici à cinq ans, nous visons l'installation de 500 Fibroscan en Chine », poursuit Richard Guillaume. « Dans certaines provinces chinoises, l'acte Fibroscan est déjà remboursé, explique-t-il, alors qu'en France ce n'est toujours pas le cas : « C'est le résultat du développement d'une meilleure couverture de santé. »

Le groupe français espère également bénéficier de plus amples capacités financières pour étoffer sa recherche, voire réaliser des acquisitions dans le domaine du diagnostic et, pourquoi pas, dans celui des laboratoires. Selon sa feuille de route, Echosens devrait multiplier son chiffre d'affaires par deux d'ici à cinq ans, à 20 millions d'euros. Et ce, grâce à l'installation de 1.000 Fibroscan supplémentaires à cette même échéance, ce qui porterait le total à 2.000 unités.

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