Pénalisé en Libye, ADPI intensifie ses relations avec Dubai et Abu Dhabi

Moyen Orient : la filiale d'ingénierie d'ADP veut se redéployer vers des endroits plus sûrs.
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Les projets « pharaoniques » de Dubaï font rêver les groupes français. ADPI en tête. Présent la semaine dernière dans l'émirat, la délégation d'ADPI, la filiale d'ingénierie d'Aéroports de Parise Paris (ADP) menée par le président du groupe, Pierre Graff, a rencontré Sheikh Ahmed bin Saeed Al-Maktoum. Cette personnalité incontournable dans le monde des affaires à Dubai est à la fois patron de l'aviation civile, président d'Emirates et de la Dnata, société de services aéroportuaires. À la clé, pas de nouveau contrat signé mais une visite de courtoisie qui, par les temps qui courent, peut se révéler utile.

Très présent au Moyen-Orient où il réalise 60 % de son activité, ADPI n'a en effet pas été totalement épargné par les révolutions arabes. Notamment en Libye, où le bureau d'études supervisait le chantier de l'aéroport de Tripoli. Le personnel a été rapatrié, l'activité stoppée. « L'impact sur le chiffre d'affaires pourrait être de l'ordre de 20 millions d'euros », précise Pierre Graff. Dans ce contexte, les Émirats font encore figure d'îlot de stabilité. Et de source d'opportunités. « Il reste tant à faire, rien qu'à l'aéroport international Al-Maktoum », constate un architecte du groupe français. Même si « la concurrence des cabinets d'études anglo-saxons sur place est sévère ». En comparaison, ADPI affiche une taille modeste.

« Pour l'instant, la société dispose de deux ans de contrats assurés devant elle, relativise Pierre Graff, mais il y a là un vrai sujet. Les groupes français restent cependant coûteux, le plus avantageux serait de procéder à des prises de participations croisées. » A l'échelle de la maison mère, ADP, le groupe privilégie également une stratégie prudente. « Il nous reste beaucoup de projets sur Paris », poursuit Pierre Graff, ce qui nous laisse cinq à dix ans devant nous avant d'être obligés d'investir à l'étranger pour compenser la stagnation du trafic ».

Au total, le groupe « souhaiterait prendre cinq à sept participations minoritaires, de 10 à 20 %, dans des aéroports ». De préférence dans des pays de l'OCDE. « Lyon nous intéresse bien sûr mais nous souhaitons une participation majoritaire. » En Europe, « Barcelone en Espagne pourrait être intéressant. Nous regardons aussi du côté de Glasgow et d'Edimbourg mais ce n'est pas facile », note-t-il. Ailleurs, le Brésil, qui a récemment indiqué son intention de donner des concessions dans ce domaine retient également son attention. « Nous regardons de près ce marché, notamment l'aéroport de Rio », indique le numéro deux du groupe, François Rubichon.

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