Hydroliennes : Alstom et DCNS choisis, CMN/Hydroquest en stand-by

Par Michel Cabirol  |   |  500  mots
Un projet public prévoit l'installation au dernier trimestre 2015 de fermes pilotes hydroliennes marines sur deux sites, le Raz Blanchard en Basse-Normandie et la Zone du Fromveur en Bretagne
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie a choisi Alstom et DCNS pour installer, dans le cadre d'un appel à manifestations d'intérêt (AMI), des fermes pilotes d'hydroliennes. Mais à la demande de l’Élysée, l'Ademe doit réexaminer le projet Searieus.

Sans trop de surprise, les consortiums Alstom/GDF Suez et EDF EN/DCNS ont été sélectionnés vendredi dernier par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) dans le cadre d'un appel à manifestations d'intérêt (AMI) "Énergies marines renouvelables - Fermes pilotes hydroliennes", selon nos informations. Un comité de pilotage, qui s'est réuni vendredi dernier, a sélectionné deux des six consortiums en compétition. Ce projet public, doté d'une enveloppe de 120 millions d'euros, prévoit l'installation au dernier trimestre 2015 de fermes pilotes hydroliennes marines sur deux sites, le Raz Blanchard en Basse-Normandie et la Zone du Fromveur en Bretagne.

Mais à la demande de l'Élysée, l'Ademe doit réexaminer le dossier de Searieus, un consortium composé du chantier naval Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), de la start-up grenobloise Hydroquest et de l'opérateur en énergie verte Valorem, qui va donc bénéficier d'une seconde chance, selon nos informations. L'Ademe devrait rendre son verdict dans une dizaine de jours et officialiser sa sélection. En revanche, les consortiums composés de Siemens/UNITe et Voith Hydro/GDF Suez ainsi que le français Sabella basé à Quimper, n'ont pas été retenus par l'Ademe. In fine, cette décision doit être entérinée par le Premier ministre, Manuel Valls.

Hollande a-t-il demandé un réexamen du projet ?

Le président d'Hydroquest, Jean-François Simon, qui a participé début novembre à la délégation de chefs d'entreprise accompagnant la visite d'État de François Hollande au Canada, serait parvenu à convaincre le président de la qualité et du sérieux du projet Searieus. D'autant que ce consortium propose le développement et la fabrication d'une hydrolienne 100 % "Made in France". L'Ademe, qui trouvait le dossier financier de Searieus risqué, va-t-il faire finalement une place à ce consortium ? A suivre.

Mais ce qui joue un peu plus en faveur du consortium franco-français, c'est le gain récent d'un important contrat de trois patrouilleurs par CMN au Liban, grâce à un financement saoudien. Ce qui pérennise un peu plus le site de CMN de Cherbourg où cette nouvelle activité serait basée en cas de sélection par l'Ademe.

Une hydrolienne 100 % "Made in France"

Avec l'appui et l'expertise de l'Université de Caen, le consortium Searieus a déposé un  dossier de candidature le 16 mai dernier portant sur la réalisation d'une ferme pilote de 10 hydroliennes de 1,3 MW chacune dans la zone du Raz Blanchard raccordée au réseau électrique local pour une puissance totale installée de 13 MW (pour un coût de 60 millions d'euros environ). Les dix machines seraient mises en service en 2019.

Ils ont également proposé à l'Ademe une option avec sept machines pour une puissance installée de 9,1 MW (40 millions environ). L'objectif de Searieus est de tester l'installation et le fonctionnement d'une ferme d'hydroliennes à une échelle pré-commerciale. Et in fine, de valider le concept de cette machine sur le plan technique et commercial pour la proposer à l'exportation.