L'emploi résiste mieux en Île-de-France, mais...

Par Mathias Thépot  |   |  531  mots
La chômage atteint 9,1 % en Île-de-France, contre 10,2 % au niveau national.
Les derniers chiffres de la conjoncture économique francilienne montrent que la région capitale résiste mieux sur le front de l'emploi que la France entière. Ce qui n’empêche pas que le taux chômage augmente en Île-de-France.

Représentant 30% du PIB national et 18,3% de la population française, l'Île-de-France est l'une des régions moteur de l'économie tricolore. En relatif, elle est même plus robuste qu'au niveau national. Alors qu'elle a, comme partout dans le monde, subi les conséquences désastreuses de la crise financière, elle remonte correctement la pente depuis. Les données les plus récentes de la conjoncture francilienne, qui font état de la situation économique au troisième trimestre 2015, montrent ainsi que dans la région capitale, « le niveau de l'emploi n'est plus inférieur que de 0,2% à son point haut d'avant la récession de 2008-2009, alors que l'emploi salarié au niveau national accuse toujours un déficit conséquent de 3,4% », explique une note du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des Services (Crocis), affilié à la CCI Île-de-France.

Hausse de l'emploi soutenue par le tertiaire

Plus concrètement, au troisième trimestre 2015, le niveau de l'emploi salarié marchand en Île-de-France a légèrement augmenté de 0,1% par rapport au trimestre précédent. Ce chiffre s'inscrit « dans la continuité des résultats observés depuis le second semestre 2013 », note le Crocis. Sur un an, l'emploi salarié marchand est même d'ailleurs en hausse de 0,6%.

Ces évolutions tiennent à la bonne dynamique de l'emploi dans le secteur tertiaire (+1,1% sur un an), qui représente 84,5% des 6 millions d'emplois salariés dans la région Île-de-France. En revanche dans les secteurs de l'industrie et de la construction, l'emploi reste orienté à la baisse de respectivement 1,5% et 2,2% sur un an explique le Crocis.

Mais le chômage augmente

Cependant, la dynamique globale de l'emploi en Île-de-France ne fait pas pour autant baisser le chômage.

« Après s'être stabilisé et même infléchi début 2015, le taux de chômage francilien est reparti à la hausse l'été dernier, de 0,2 point à 9,1% au troisième trimestre », s'inquiète le Crocis, contre 10,2% au niveau national (+10,2%).

Depuis le début de la crise, la hausse du taux de chômage reste tout de même moins marquée dans la région capitale (+2,9 points) qu'au niveau national (+3,4 points).

Du reste, « le taux de chômage en Île-de-France est désormais le plus élevé des années 2000 et il faut remonter à fin 1997 pour trouver un niveau supérieur (9,2% au quatrième trimestre 1997) », déplore le Crocis.

De plus en plus de demandeurs d'emploi

Par ailleurs, le nombre de demandeurs d'emploi est toujours orienté à la hausse en Île-de-France, ce qui « ne laisse pas entrevoir de repli significatif et durable (du taux de chômage, NDLR) à courte échéance », explique l'institut. Concrètement, le nombre de demandeurs d'emplois dans la région augmente légèrement en catégorie A au cours du troisième trimestre 2015, de 940 demandeurs d'emploi supplémentaires de fin juin à fin septembre, contre +7.920 au deuxième trimestre 2015.

Plus intéressant, depuis le point bas de 2008, il y a aujourd'hui 286.000 demandeurs d'emplois en plus, soit une hausse de 73,8%.

« Son ampleur est cependant restée moins importante en Île-de-France qu'en France (+ 79,2%) », tempère le Crocis.

Bref, la situation reste peu réjouissante dans la région capitale, mais elle l'est encore moins au niveau national.