L'Île-de-France bascule à droite

Par Mathias Thépot  |   |  484  mots
Valérie Pécresse sera la nouvelle présidente de la région Île-de-France
Valérie Pécresse emporte la région Île-de-France sur le fil avec 43,8% des suffrages, selon les chiffres définitifs du ministère de l'Intérieur. C'est une lourde défaite pour la gauche en général et Claude Bartolone en particulier.

Après dix-sept années de présidence socialiste, la région Île-de-France bascule à droite. La tête de liste de la droite et du centre, Valérie Pécresse (LR-UDI-MoDem), emporte en effet la région avec 43,8 % des suffrages, annonce le ministère de l'Intérieur. C'est une grande victoire pour l'ancienne ministre du Budget qui avait perdu face à Jean-Paul Huchon (PS) il y a cinq ans lors des mêmes élections. La tête de liste de l'Union de la gauche Claude Bartolone réalise pour sa part un score de 42,18%. Le FN Wallerand de Saint-Just finit, quant à lui, troisième avec 14,02 % des voix. La bataille aura été très rude entre les deux principaux candidats durant cette campagne, marquée par de nombreuses polémiques.

Importante participation

Malgré de faibles réserves de voix après le premier tour, et le refus de Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste "Débout la France" (6,5 % au premier tour), de donner des consignes de vote, la candidate de la droite (30,5 % au premier tour) gagne donc sur le fil. Elle aura aussi bénéficié de la baisse de l'abstention par rapport au premier tour. En effet à 17 heures, le taux de participation au second tour en Île-de-France atteignait 41,83 %, contre 35,68 % lors du premier tour.

Donnée gagnante dans tous les sondages jusqu'au premier tour, la droite a par ailleurs résisté au retour de la gauche lors des dernières semaines de la campagne. Du reste, Valérie Pécresse, très au fait des dossiers franciliens, a bénéficié d'un boulevard lors de ces élections. Le contexte national lui était en effet très favorable au regard du climat d'opposition vis-à-vis de la majorité ; le contexte régional aussi, marqué par la longue présidence de Jean-Paul Huchon (1998-2015) qui appelait à un changement; enfin, l'investiture de Claude Bartolone fut trop tardive - à la fin du premier semestre 2015.

Lourde défaite pour la gauche

La droite inflige donc une défaite lourde de conséquences pour la gauche. En effet, l'Île-de-France est la principale région française, peuplée de 12 millions d'habitants, et qui représente 30% du PIB et 23% de l'emploi en France. Ces élections sont en outre hautement symboliques puisque Claude Bartolone est actuellement président de l'Assemblée nationale. Après avoir reconnu sa défaite ce soir, il a d'ailleurs expliqué qu'il laisserait le soin aux députés de décider s'il devait, ou non, continuer à présider la Chambre basse du parlement français.

Ce résultat en Île-de-France, c'est enfin une défaite de la gauche unie, qui éprouve les plus grandes difficultés à trouver des points d'entente depuis que François Hollande est au pouvoir.

(Article publié le dimanche 13 décembre à 19:15, mis à jour avec les chiffres du ministère de l'Intérieur le 14.12. à 8h25)

>> EXCLUSIF L'interview de Valérie Pécresse à La Tribune