La réforme territorale aura peu d'impact sur la (bonne) qualité du crédit des régions

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  456  mots
Les budgets des régions françaises restent très faibles par rapport à leurs homologues européennes.
Le passage de 22 à 13 régions métropolitaine aura un impact très faible sur la (plutôt bonne) qualité du crédit dont bénéficient les régions françaises, selon une étude de l'agence de notation Standard and Poors. Mais leur budgets restent très faibles comparés aux autres régions européennes.

Le passage de 22 à 13 régions métropolitaines aura un très faible impact sur la qualité du crédit dont elles bénéficient. Un profil qui restera toujours plutôt « favorable » dans le contexte européen. Telles sont les principales conclusions d'une étude rendue publique par l'agence de notation Standard and Poor's (S&P).

La fusion des régions avec le passage le 1er janvier 2016 de 22 à 13 régions métropolitaines - dont les budgets vont quasiment doubler, de 1,2 à 2 milliards d'euros en moyenne -, devrait donc avoir "peu d'effet" à court et moyen termes sur leur crédit, estime l'agence de notation. Seule l'Auvergne aurait été mieux notée par S&P, si elle n'avait pas fusionné avec Rhône-Alpes.

Selon l'agence de notation, les élections régionales de décembre devraient en effet ouvrir une période de "transition" (2016-2017) durant laquelle les nouvelles régions devront "digérer" les fusions, "intégrer de nouvelles compétences", de nouveaux personnels, sans se lancer dans de grands projets.

Les régions française un peu moins bien notées que les Länder allemands

La plupart des régions françaises sont actuellement notées dans la catégorie "AA" - un niveau légèrement inférieur aux Länder allemands mais supérieur aux notes données aux régions espagnoles et italiennes - par l'agence, mais ces notations pourraient être "plus hétérogènes après la réforme", en fonction notamment de la capacité des nouveaux exécutifs régionaux à gérer les fusions, estime-elle.

Standard ans Poor's n'anticipe pas "de larges économies d'échelle, ni d'optimisation importante des dépenses du fait des fusions" qui pourraient modifier leur trajectoire budgétaire et leur endettement à moyen terme.

Des régions relativement faiblement endettées

Selon l'étude, les régions françaises ne devraient pas rencontrer non plus de "problème d'accès au financement" car les opérateurs sont nombreux (Caisse des dépôts, Banque européenne d'investissement, accès au marché obligataire, etc.). Elles continueront par ailleurs "de représenter une part très modérée de la dette publique locale, soit 11,7% contre plus de 50% pour les régions italiennes, 67% en Belgique, et près de 80% et 90% en Allemagne et en Espagne". Quant au poids de la dette régionale dans la dette publique nationale, il reste également très faible (1,1%). De plus, note S&P, les budgets des nouvelles régions françaises restent modestes à l'échelle européenne. Ainsi, le total du budget des régions françaises atteint 25,5 milliards d'euros, quand le seul budget de la Catalogne s'élève à 23,3 milliards et celui du Land de Bavière 49,,9 milliards d'euros

(Avec AFP)