Effet Free Mobile : - 9% sur les factures de portable

Par Delphine Cuny  |   |  532  mots
Copyright AFP.
Le nombre d'appels depuis un téléphone mobile vers un fixe s'est envolé au premier trimestre, d'après le régulateur des télécoms l'Arcep. La facture moyenne par abonné a aussi diminué de 9% en un trimestre, notamment sous l'impact de l'arrivée du nouvel opérateur Free Mobile.

Les Français téléphonent plus pour moins cher depuis trois mois. Notamment grâce à Free Mobile, le nouvel opérateur lancé le 10 janvier et les offres de riposte de la concurrence. L'observatoire des communications électroniques en France du premier trimestre que vient de publier, ce jeudi soir, le régulateur des télécoms, l'Arcep, révèle des chiffres plus précis du phénomène. Ainsi, le volume des appels s'est élevé à 27,9 milliards de minutes, en augmentation de 5,2%, « un taux rarement atteint depuis l'année 2007 », et « près une croissance annuelle quasi-nulle au quatrième trimestre » relève l'Arcep. En particulier, « la croissance du trafic mobile vers les téléphones fixes s'envole (+10,5%), après plus de cinq années de décroissance. » Explication : l'augmentation du nombre de forfaits ce trimestre et « la diffusion de plus en large de forfaits d'abondance voix », qui ont libéré les usages.

Plus d'appels, plus de surf, plus de SMS pour 23 euros en moyenne
En effet, les appels illimités inclus sont devenus un nouveau standard du marché sous l'impulsion de Free Mobile (pour son forfait à 19,99 euros). Autre nouveauté du quatrième opérateur : inclure les appels vers une quarantaine de destinations. Résultat : les appels vers l'international depuis un mobile aussi ont fortement crû (+48% après +44% au quatrième trimestre), même s'ils demeurent une part peu importante du trafic (4,8% en volume, environ 11% en valeur). Les Français ont aussi davantage surfé sur mobile : la consommation de données a bondi de 73,4% ce trimestre pour atteindre 19.540 téraoctets (1 To équivaut à 1.000 Go). Ils ont bien sûr envoyé aussi plus de SMS (44 milliards sur le trimestre, en hausse de 30,8%). Tout cela pour moins cher. La facture moyenne mensuelle (hors taxes) a fortement diminué au premier trimestre, de 9% pour tomber à 23 euros, après une baisse de 9,8% déjà au quatrième trimestre, soit un recul de 2 euros par mois en six mois.

La voix génère toujours les deux tiers des recettes
Au total, le revenu des services mobiles hors taxes a reculé de 4,5%, à 4,5 milliards d'euros, en repli pour le quatrième trimestre consécutif - de quoi apporter de l'eau au moulin des opérateurs qui se plaignent des baisses de prix imposées par les régulateurs et se disent contraints de faire des économies et plans sociaux. Mais moins fortement qu'à la fin 2011 (-5,3%) nuance l'Arcep, qui laisse entendre que le marché ne s'est pas effondré, contrairement aux cris alarmistes de certains opérateurs . La voix continue de rapporter 70% du chiffre d'affaires des opérateurs (hors interconnexions), soit 3,2 milliards d'euros, même si les revenus qui en sont issus sont à la baisse depuis 2009 (-9,3% ce trimestre). Problème, les recettes générées par la « data » augmentent, mais moins vite : +8,7% au premier trimestre contre des croissances de 20% à 25% il y a quelques années. L'arrivée de la 4G permettra peut-être aux opérateurs de se rattraper avec des forfaits légèrement plus chers pour des débits 10 fois plus élevés que la 3G. Les Français ayant accès à la 3G représentent désormais 43% du parc de clients, contre 30% il y a deux ans.