Fleur Pellerin sur le blocage de la pub : "Il ne faut pas stigmatiser Free"

Par latribune.fr  |   |  376  mots
Fleur Pellerin, ministre de l'Economie numérique.
Le blocage par défaut de la publicité par la nouvelle Freebox fait polémique. La ministre de l'Economie numérique - qui recevra Free, les éditeurs et les régies publicitaires lundi - espère un compromis.

La "Freebox" nouvelle version du deuxième fournisseur français d'accès à internet bloque par défaut la publicité en ligne. Cette annonce, survenue jeudi, a fait l'effet d'une bombe. Cette nouvelle offensive du groupe de Xavier Niel menace le modèle économique des sites gratuits qui en vivent, estime le ministère à l'Economie numérique Fleur Pellerin. Samedi en début d'après-midi, une source proche du dossier affirmait à l'AFP que le dispositif bloquant les publicités sur internet, installé par défaut depuis jeudi par l'opérateur français Free, devrait être désamorcé "dans les jours qui viennent". Cette même source reconnait que la démarche de Free se veut un moyen de pression pour amener le géant américain Google à partager une partie des revenus qu'il tire de la publicité.

Free marquait en effet ainsi un nouveau coup dans sa lutte envers Google. Le français cherche à faire payer le géant américain pour qu'il contribue au financement des infrastructures permettant d'accroître la capacité de la bande passante. Les fournisseurs d'accès à Internet sont en effet de plus en plus contraints d'investir pour développer un réseau performant face aux données toujours plus dense qui circulent sur la Toile. Fleur Pellerin n'établit pas de lien direct entre cette situation et le blocage de la publicité mais reconnait qu' "il y a aujourd'hui de vraies questions sur la répartition de la valeur entre les fournisseurs de contenus, notamment vidéo, qui consomment beaucoup de bande passante, et les opérateurs" dans une interview accordée au Figaro. Et poursuit : "En France et en Europe, il nous faut trouver des modalités plus consensuelles d'insertion des géants du Net dans les écosystèmes nationaux".

La ministre de l'Economie numérique recevra lundi des représentants des éditeurs, des régies publicitaires et de Free, et compte sur l'établissement d'un compromis. "Il ne faut pas stigmatiser Free, qui est une vraie «success story», qui a apporté beaucoup d'innovations et va continuer au travers de l'Internet très haut débit et de la 4G" conclue la ministre.

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