L'Iran travaille à un logiciel de contrôle d'accès "intelligent" aux réseaux sociaux

Par latribune.fr  |   |  319  mots
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Copyright Reuters
Au lieu de bloquer complètement l'accès à Twitter ou Facebook, le gouvernement iranien prépare la mise en place d'un logiciel "intelligent" qui permettrait un accès sélectif.

"Un contrôle intelligent des réseaux sociaux est préférable à leur blocage total", a expliqué Esmail Ahmadi Moghadam, le chef de la police iranienne au quotidien 7sobh. Ce "logiciel intelligent" permettrait d'éviter les inconvénients des réseaux sociaux "tout en profitant de leurs aspects utiles", a-t-il ajouté, sans donner de détail. Facebook, Twitter, YouTube et de nombreux autres sites de partage, de même que des dizaines de milliers de sites internet, sont censurés en Iran depuis les grandes manifestations de l'opposition réformatrice après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.

Les opposants avaient largement utilisé les réseaux sociaux pour mobiliser leurs partisans, dans un pays qui compte 36 millions d'internautes pour 75 millions d'habitants.

Les déclarations d'Ahmadi Moghadam sur un usage "intelligent" des réseaux sociaux interviennent peu après l'apparition mi-décembre sur Facebook d'une page vraisemblablement officielle dédiée au Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a attiré des milliers d'internautes.

La cyberpolice irannienne chasse les blogueurs contestataires

Les autorités iraniennes accusent régulièrement internet d'être un vecteur de la culture occidentale utilisé pour déstabiliser le régime islamique. Elles ont créé une "cyberpolice" chargée de faire la chasse à tous les blogs contestataires, dont plusieurs animateurs ont été emprisonnés depuis trois ans. L'un d'eux, Sattar Behechti, est mort début novembre peu après son arrestation, victime de tortures qui ont entraîné une enquête officielle et le limogeage du chef de cette police spéciale.

Le régime iranien a également commencé à mettre en place un "internet national", qui semble pour l'instant utilisé surtout par les administrations et entreprises d'Etat. Beaucoup d'Iraniens parviennent en effet à contourner la censure grâce à des logiciels spéciaux diffusés sous le manteau ou au recours à des systèmes cryptés comme le VPN.

Avec AFP.