« Universal Music n'est pas à vendre ! » a dit Vivendi au japonais Softbank

Par Delphine Cuny  |   |  416  mots
Rihanna, une artiste du label Def Jam, qui appartient à Universal Music Group. Copyright Reuters
La maison-mère de SFR et Canal Plus a rejeté une proposition à 8,5 milliards de dollars du géant japonais de l'Internet et du mobile sur sa filiale, numéro un mondial du disque, selon le « Financial Times »

A force de chercher acquéreur pour certains actifs, côté télécoms, Vivendi a attiré des propositions qu'il ne voulait pas, dans les contenus... Ainsi, la maison-mère de SFR et Canal Plus a décliné une offre de rachat de 8,5 milliards de dollars (soit 6,48 milliards d'euros) pour sa filiale Universal Music Group provenant du géant japonais de l'Internet et du mobile SoftBank, selon une information révélée par le «Financial Times. »

Un prix généreux puisque UMG est valorisé entre 4,2 et 5,5 milliards d'euros par les analystes. L'action Vivendi gagne d'ailleurs près de 2% ce vendredi à la mi-journée. Mais Vivendi considère le leader mondial de la musique comme un actif stratégique, à l'heure où il veut justement se recentrer sur le divertissement et vendre ses actifs télécoms (sa participation de 53% dans Maroc Télécom est en cours de cession, une scission de SFR est envisagée, etc). SoftBank aurait fait son offre il y a trois mois, au moment où il se battait contre Dish pour racheter Sprint, le troisième opérateur mobile américain. Acquisition qu'il vient de finaliser pour 20 milliards de dollars. La proposition sur Universal Music n'était pas conditionnée à l'issue de son offre sur Sprint.

« SoftBank veut être leader mondial sur tous les plans »
Pourquoi SoftBank s'est-il intéressé au géant de la musique ? Il ne s'était pas porté candidat lors de la vente de Warner Music ou d'EMI. Outre son activité dans la téléphonie mobile et ses parts dans Yahoo Japan et le géant chinois de l'e-commerce Alibaba, il est actionnaire d'une équipe de base-ball japonaise, d'un éditeur de jeux vidéo en ligne Vector Inc et possède une petite branche d'édition de magazines et de contenus numériques sur les jeux, la high-tech et el divertissement, SoftBank Creative.

Le fondateur et PDG de SoftBank, Masayoshi Son, le deuxième homme le plus riche du Japon et connu pour être passablement mégalomane, a récemment déclaré qu'il voulait devenir un des premiers opérateurs mobiles au monde mais qu'il avait aussi l'ambition d'être « numéro un mondial sur tous les plans », tous secteurs confondus. Racheter le leader mondial de la musique était donc un bon début. Toutefois, le groupe japonais s'est déjà très lourdement endetté pour s'offrir Sprint et Standard & Poor's vient de dégrader sa note en catégorie « junk » (hautement spéculative).