Free et Bouygues déterrent la hache de guerre contre Numericable

Par latribune.fr  |   |  417  mots
"Si nous entrons en Bourse, c'est que nous sommes en croissance", avait affirmé la semaine dernière Eric Denoyer, le PDG de Numericable, alors qu'il donnait le coup d'envoi officiel du processus d'introduction du câblo-opérateur, dont la première cotation sur Nyse Euronext est prévue le 8 novembre.
Alors que le cablo-opérateur doit être introduit en Bourse ce vendredi 8 novembre, il doit faire face à des actions en justice de ces deux concurrents.

"Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille", aimait à répéter Jacques Chirac. C'est ce que l'on doit se dire du côté de Numericable en ce début de semaine alors que le cablo-opérateur doit entrer en Bourse ce vendredi 8 novembre et que la priorité devait être donnée au peaufinage des derniers détails de cette opération. 

Des informations "erronées et dévalorisantes"

Car Numericable a désormais d'autres affaires sur le feu puisque Free et Bouygues Telecom l'ont assigné en justice la semaine dernière. Le groupe de Xavier Niel a assigné en référé Numericable devant le tribunal de Nanterre. Les motifs de ces poursuites ? Free estime que le cablo-opérateur a notifié des informations "erronées et dévalorisantes" à son égard dans le document de référence déposé auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) en vue de son IPO. Pour l'opérateur, le but est d'empêcher la publication du document en l'état.

Pour Numericable, ce n'est pas un "document de publicité"

Free reproche notamment à Numericable un tableau comparatif mettant en exergue les différentes offres du marché et où le débit de de Free y apparaît comme inférieur à la réalité, selon le groupe dirigé par Xavier Niel. Dans le détail, Numericable affiche une offre de 200 Mbit/s tandis que celle de son concurrent est de 28 Mbit/s. Or, Free prétend avoir récemment augmenté ses débits fibre optique à 1 Gbit/s. Ce que l'Arcep, le régulateur des télécoms, a dénoncé en affirmant que cette annonce, entre autres, avait un "caractère partiel et inexact".

Chez Numericable, on rétorque que ce "prospectus d'introduction en Bourse a été établi de bonne foi, sur la base des informations disponibles au moment de sa rédaction, et que ce prospectus ne constitue pas un document de publicité comparative par rapport à ses concurrents mais un document d'information financière concernant Numericable Group."

Bouygues Telecom demande 53 millions d'euros de dédommagement

Du côté de Bouygues Telecom, les faits reprochés à Numericable sont les suivants : l'opérateur qui se fournit en connectivité très haut débit chez ce dernier, lui reproche notamment un service insuffisant et demande 53 millions d'euros de dédommagement, dont "33,3 millions d'euros à raison de défaillances (...) dans l'exécution du contrat."

A lire aussi :

>> Pourquoi Numericable peut séduire les investisseurs

>> Numericable en Bourse pour mieux épouser SFR?