Orange signe avec Tesla pour accélérer dans la voiture connectée

Par Delphine Cuny  |   |  541  mots
Stéphane Richard, le PDG d'Orange, est fan de la Tesla Model S, « un bijou de technologie. »
L’opérateur va équiper de puces 4G les berlines électriques du constructeur américain. Un partenariat surtout symbolique et moins rentable que celui conclu avec Renault notamment.

C'est un joli coup en termes d'image pour Orange, a fortiori à la veille de l'ouverture officielle du Mondial de l'Auto. L'opérateur a annoncé ce jeudi qu'il avait été retenu par l'américain Tesla Motors pour connecter sa voiture électrique haut de gamme en France. La Tesla Model S, «la star des berlines électriques » comme le résume Orange, est la coqueluche des riches californiens et plus généralement des passionnés d'auto et d'innovation, avec son très grand écran tactile vertical de 17 pouces. A l'issue d'un appel d'offres, Orange a été choisi pour équiper sur le marché français tous les Model S de cartes SIM 4G et fournir des services machine-to-machine (« M2M », communications entre machines): divers services de navigation, l'accès à des radios Internet et de nombreuses fonctions activables à distance depuis son smartphone (localisation en temps réel, état de la charge, verrouillage des portes, contrôle de la climatisation, etc). Dommage, il n'y avait pas de Tesla sur scène ni dans l'espace de démonstration du palais de Chaillot où l'opérateur a tenu ce matin son show « hello. »

« Tesla est une très belle référence. Je n'en possède pas mais je l'ai essayée en Californie, c'est un bijou de technologie ! » a confié Stéphane Richard en aparté à l'issue de sa présentation. « C'est stimulant de travailler avec des gens aussi innovants, ils nous ont appris beaucoup de choses sur la voiture connectée. »


7 Gigas d'Internet mobile inclus par mois

Afin de fournir la connectivité dans ses véhicules, comprise dans le prix, Tesla s'est associé à AT&T aux Etats-Unis et à Telefonica en Espagne, privilégiant généralement le premier opérateur du pays. « C'est le premier contrat M2M où l'on nous demande autant de "data": 7 Go de données par mois, car cela inclut toutes les données de supervision du véhicule, le guidage GPS, les webradios, etc. » indique un des dirigeants de l'opérateur. Le constructeur fondé par Elon Musk - également à l'origine du lanceur de satellites SpaceX - a écoulé à ce jour en France un peu plus d'une centaine d'exemplaires de sa berline à 80.000 euros et a commencé à déployer cinq bornes de rechargement des batteries dans l'Hexagone. « C'est l'avenir, c'est important pour l'image d'Orange, mais c'est plus symbolique » relève ce membre du comité exécutif, qui reconnaît que « nous ne réalisons pas une grosse marge et ce n'est pas un très grand contrat, par rapport à celui signé avec Renault, dont nous équipons tous les véhicules, puisque il sera obligatoire d'embarquer une carte SIM à partir de 2015 en Europe. »

Stéphane Richard a d'ailleurs fait valoir que « Tesla entre dans le cercle des constructeurs qui ont choisi Orange comme Renault, Smart ou PSA. » L'opérateur a aussi annoncé qu'il était en train de développer une application pour smartphone, Orange Drive, proposant « du guidage préventif et contextuel, un accès aux radios numériques du monde entier. » aux automobilistes, quel que soit leur modèle de véhicule. La bataille s'annonce rude face à une multitude de startups et les géants du Web comme Google qui veulent eux aussi leur part du gâteau de la voiture connectée.