Apple pourrait doubler son dividende et distribuer ...20 milliards de dollars à ses actionnaires

Par Delphine Cuny  |   |  579  mots
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Un an après avoir annoncé la reprise du versement d'un dividende après 17 ans d'interruption, Apple pourrait décider de l'augmenter significativement pour calmer l'ire des investisseurs après la chute du cours.

L?an dernier, le 19 mars, Tim Cook, le patron d?Apple, a rompu avec une « tradition » de 17 ans en annonçant le versement d?un dividende, ainsi qu?un programme de rachat d?actions de 10 milliards. A l?approche de cet anniversaire, les spéculations vont bon train sur un possible relèvement du montant distribué aux actionnaires, pour calmer l?ire des investisseurs : l?action Apple s?est en effet effondrée de 37% depuis son sommet de la mi-septembre à 705 dollars, voyant s?envoler 212 milliards de dollars de valeur boursière au passage, tandis que l?indice S&P500 a gagné près de 7%. Apple a versé 2,65 dollars par action, soit 2,5 milliards de dollars chaque trimestre depuis août dernier (voir l'historique de dividende d'Apple). Certains analystes interrogés par l?agence Bloomberg estiment que la firme de Cupertino pourrait augmenter le dividende à 5,30 dollars, un doublement, (l?équivalent d'environ 20 milliards de dollars versés annuellement) ce qui en ferait l?une des valeurs high tech américaines au plus fort rendement (de l?ordre de 3,7%). En moyenne, les experts attendent une hausse de plus de 50% à 4,14 dollars par trimestre.

Une montagne de 137 milliards de liquidités et 40 milliards de cash flow
Apple en a largement les moyens : la firme à la pomme, qui possède 137 milliards de dollars de trésorerie, devrait générer plus de 40 milliards de cash flow cette année, dont 15 milliards rien qu?aux Etats-Unis. Selon Gene Munster, de Piper Jaffray, Apple peut financer ce dividende sans devoir rapatrier les profits générés à l?étranger, qui subiraient une imposition supplémentaire élevée. « Cette accumulation de cash est devenue excessive », selon le gérant de Topeka Capital Market cité par Bloomberg. « Aussi pessimiste que soit le scénario que vous envisagiez, ils n?auront jamais besoin d?autant de liquidités », fait valoir cet analyste. Autant donc le rendre aux actionnaires. Steve Jobs voulait à tout prix préserver la trésorerie d?Apple, gardant le souvenir cuisant d?avoir échappé de peu à la faillite dans les années 1996-97 ; il était aussi près à dépenser son dernier centime pour mener une « guerre thermonucléaire » contre Android, le système d?exploitation mobile de Google, qu?il accusait d?avoir copié l?iPhone.

Reverser 100% du cash comme IBM ?
Le mois dernier, lors d?une conférence organisée par Goldman Sachs, Tim Cook a indiqué qu?il était en discussions « très, très actives » sur l?utilisation de cette montagne de cash. Le successeur de Steve Jobs est sous pression depuis le coup d?éclat du gérant de hedge fund David Einhorn : le patron de Greenlight Capital, qui détient environ 1,3 million d?actions Apple, soit 0,14% du capital, a attaqué la firme en justice le mois dernier pour la forcer à émettre des actions préférentielles à taux de rendement élevé, se disant « mécontent de la stratégie d?allocation du capital d?Apple » (lire sa lettre ouverte aux actionnaires d?Apple). Il faisait valoir qu?Apple possède 145 dollars par action de liquidités dans son bilan et que les actionnaires avaient le droit de récupérer « leur » argent. Certains analystes soulignent qu?Apple pourrait suivre l?exemple d?IBM qui reverse 100% de son free cash flow chaque année, principalement à travers des rachats d?actions? La balle est dans le camp de Tim Cook pour faire un geste (lire la réponse d'Apple aux critiques de Greenlight Capital).