Semi-conducteurs : « Plus de 100 milliards d'investissements programmés sur le territoire européen », (Thierry Breton)

Par latribune.fr  |   |  505  mots
Selon le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, le « Chip Act », ce plan pour relocaliser la production de semi-conducteurs, progresse plus vite que prévu. (Crédits : Patryk Ogorzalek/AGENCJA WYBORCZ)
Le commissaire européen au Marché intérieur a affirmé, ce matin au micro de RTL, que le « Chip Act », un plan pour relocaliser la production de semi-conducteurs avançait mieux que prévu. Ainsi, 68 projets d'usine ont été annoncés ces derniers mois, dont celui d'une première usine européenne du géant TSMC en Allemagne.

L'Europe n'abandonne pas sa quête d'autosuffisance sur les semi-conducteurs, véritables cerveaux de nos appareils connectés.

Au micro de RTL, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur a annoncé  ce jeudi, que « c'est plus de 100 milliards d'investissements qui sont maintenant programmés sur le territoire européen ».

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Un chiffre très important qui confirme la bonne mise en place de la « stratégie (du) Chips Act », qui vise à investir 43 milliards d'euros d'investissements publics pour porter la production de puces électroniques de l'Union européenne à 20% de la capacité mondiale d'ici 2030, contre 10% aujourd'hui. Ce plan ambitieux -similaire au plan américain de 52 milliards de dollars- prévoit notamment 12 milliards d'euros sur le volet recherche et près de 30 milliards d'euros de la part des États membres pour la construction notamment de trois à cinq très grandes usines (Mégafab).

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 Et le commissaire européen se montre confiant quant à sa bonne réalisation.

« Oui nous tiendrons notre objectif [d'atteindre 20% de la capacité mondiale, NDLR], on va peut-être même l'atteindre en avance », a-t-il assuré.

Retrouver une auto-suffisance face à la montée des tensions géopolitiques

Thierry Breton veut « avoir en capacité de production sur le territoire européen, les microprocesseurs dont nous avons besoin ». « On avait cette capacité il y a 30 ans, on l'a perdue progressivement au profit de l'Asie (...) pour ne produire plus que 9% de la capacité mondiale », regrette-t-il.

Un regard sur la mondialisation qui devient de plus en plus critique face aux tensions géopolitiques et économiques croissantes entre les Etats-Unis, la Chine et l'Europe.

« Nous sommes en compétition: nous sommes en compétition avec l'Asie », avec les Etats-Unis, « on ne peut plus vivre uniquement avec une sorte de naïveté en disant que, finalement, c'est le seul marché qui gagne », « il faut aussi accompagner ces investissements » qui « sont très lourds », a défendu le commissaire européen.

Une usine TSMC annoncée en Allemagne

Et les discours sont complétés d'annonces de constructions d'usines. « C'est aujourd'hui plus de 68 projets dans 19 pays qui vont nous permettre donc de retrouver notre compétitivité et aussi notre autonomie stratégique », a résumé l'ancien PDG du groupe Atos.

Dernière annonce en date, et non des moindres, celle mercredi de l'implantation de la première usine européenne du géant taïwanais des puces électroniques TSMC à Dresde, dans l'est de l'Allemagne. Le fabricant prévoit d'investir une dizaine de milliards d'euros dans la région, déjà place forte de l'industrie des semi-conducteurs en Europe. L'Etat allemand devrait de son côté investir cinq milliards d'euros de subventions, à travers le fonds fédéral pour le climat et la transformation. TSMC, qui a un quasi-monopole sur les semi-conducteurs de pointe, cherche à s'internationaliser par crainte d'une invasion de Taïwan par la Chine.

(Avec AFP)