
L'usine de semi-conducteurs prévue dans l'État du Gujarat, dans l'ouest de l'Inde, a du plomb dans l'aile. Foxconn, le géant taïwanais de l'électronique porteur de ce projet avec le groupe indien minier Vedanta, a indiqué ce mardi 11 juillet que les deux parties ont préféré renoncer.
« Il y a eu une reconnaissance de part et d'autre que le projet n'avançait pas assez vite, qu'il y avait des lacunes importantes que nous ne pouvions pas résoudre facilement, ainsi que des problèmes externes indépendants du projet », a déclaré Hon Hai Technology Group, le nom officiel de Foxconn, dans un communiqué.
Un avenir dans le flou
Vedanta n'a pas confirmé ce retrait mais a assuré de son côté son « engagement total » à aller de l'avant, assurant que d'autres partenaires étaient sur les rangs pour construire cette usine.
En plus des semi-conducteurs, cette usine est aussi censée fabriquer des écrans pour téléphones et tablettes. Elle doit être construite à Ahmedabad, la capitale de l'État du Gujarat.
Selon l'accord initial entre les deux groupes, Vedanta aurait participé à hauteur de 60% dans la future joint venture, qui aurait dû être opérationnelle en 2024, les 40% restants revenant à Foxconn. Ce retrait n'aura aucune conséquence financière pour le géant taïwanais qui a affirmé n'avoir injecté « aucun capital ou avoir » dans cette joint venture.
L'investissement total envisagé initialement se montait à l'équivalent de 19,4 milliards de dollars : 11,8 milliards de dollars pour l'usine d'écrans plats et 7,6 milliards de dollars pour les usines de production et d'encapsulation de puces. À la clé également, environ 100.000 emplois.
L'Inde cherche l'autonomie
Cette usine doit permettre d'assurer à l'Inde une meilleure autonomie d'approvisionnement dans les semi-conducteurs, technologie essentielle à la production d'une multitude d'appareils électroniques, des machines à café aux voitures électriques.
Actuellement, la très grande majorité des semi-conducteurs sont produits à Taïwan et en Corée du Sud par Samsung. Afin de rejoindre ce peloton de tête, l'Inde avait approuvé fin 2021 un projet d'un montant de 10 milliards de dollars visant à développer ce type d'industries en acceptant de prendre en charge la moitié des coûts d'investissement.
D'autres projets sont néanmoins dans les cartons en Inde. Fin juin, le groupe américain Micron, poids lourd de la fabrication de ces composants informatiques indispensables, a annoncé un investissement de plus de 800 millions de dollars dans une usine. Les États-Unis et l'Inde veulent construire un « écosystème de semi-conducteurs qui permette de diversifier les chaînes d'approvisionnement », dont la pandémie de Covid-19 a montré à quel point elles pouvaient être fragiles.
(Avec AFP)
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