Fibre : Orange à l’offensive dans les campagnes

Par Pierre Manière  |   |  422  mots
Orange affirme avoir augmenté sensiblement son enveloppe financière pour déployer la fibre dans les campagnes. (Crédits : REUTERS/Daniel Munoz)
En parallèle des grandes villes, où il déploie l’Internet à très haut débit à toute vitesse, l’opérateur historique investit de plus en plus dans les villages et les zones les moins denses du territoire, où des réseaux en fibre optique voient le jour avec le soutien financier de l’Etat. Vendredi dernier, Orange a ainsi remporté un appel d’offres pour déployer la fibre dans plusieurs communes de Loire-Atlantique.

Pendant longtemps, Orange, pourtant grand investisseur dans les réseaux Internet fixe à très haut débit, a été accusé de bouder les campagnes et les zones les moins denses du territoire. Pourquoi ? D'une part parce que l'opérateur historique a d'abord privilégié les grandes villes, bien plus rentables à cause de la forte densité de population. D'autre part, parce que dans les campagnes, Orange dispose parfois de parts de marché supérieures à 50% dans l'ADSL, et n'a donc pas économiquement intérêt à se presser pour y déployer de nouveaux réseaux.

Sauf que désormais, la donne a changé. Alors que les grandes villes commencent à être bien couvertes, l'opérateur est de plus en plus actif dans les territoires ruraux. Dans ces villages et zones faiblement peuplées, les collectivités s'allient avec les opérateurs pour déployer des réseaux en bénéficiant d'aides de l'Etat. Aujourd'hui, Orange cherche à remporter le plus possible de ces réseaux appelés d'« initiative publique » (RIP). Vendredi dernier, après appel d'offres, l'opérateur a remporté son onzième RIP, en Loire-Atlantique. Dans ce département, il s'est engagé à déployer 108.000 prises FTTH (fibre jusqu'au domicile ou à l'entreprise) en cinq ans. Sachant que le projet repose sur un financement de 108 millions d'euros émanant de l'Etat, des collectivités et de l'Union européenne.

Forte concurrence

Ce RIP s'ajoute à ceux gagnés par Orange en Auvergne, en Bretagne, en Corse, dans la Somme ou encore en Moselle. Au total, ces réseaux sont cruciaux puisqu'ils permettront, à terme, de couvrir près de la moitié de la population en Internet fixe à très haut débit. A ce jour, quelques 835.000 lignes ont été déployées. D'après Orange, l'opérateur est à ce jour présent pour commercialiser ses offres sur « près de 50% » de ces réseaux.

Si l'opérateur historique s'active, c'est parce qu'il ne souhaite pas se laisser dépasser par la concurrence. Or, selon le dernier rapport de l'Autorité de régulation des télécoms, c'est SFR qui est numéro un en nombre de prises déployées sur les RIP (avec 207.000 lignes). L'opérateur au carré rouge est suivi par l'ensemble Covage-Tutor (181.000 lignes). Orange, de son côté, arrive en troisième position (159.000 prises), juste devant la filiale du groupe Bouygues Axione (101.000 prises). Signe de cette volonté d'aller plus vite, Orange a décidé « d'augmenter sensiblement [son] enveloppe financière sur les RIP », précise le groupe. Lequel se garde toutefois d'en donner le montant.