ST Ericsson : démission surprise du patron avant fermeture ?

Par Delphine Cuny  |   |  317  mots
Didier Lamouche.
STMicroelectronics vient d'annoncer le départ de Didier Lamouche, qui dirige sa co-entreprise de composants pour téléphones mobiles. Ex-directeur opérationnel de STMicro et ex PDG de Bull, celui-ci avait été nommé en décembre 2011 à la tête de cette filiale dont les deux coactionnaires veulent se désengager.

Le PDG de ST Ericsson, Didier Lamouche, « a décidé de démissionner à compter du 31 mars pour poursuivre d'autres opportunités » annonce STMicroelectronics ce lundi matin. « Au cours des dernières années, Didier a apporté une forte contribution à ST, initialement comme Chief Operating Officer [directeur opérationnel], puis en prenant la tâche difficile de diriger ST-Ericsson », a réagi le PDG du fabricant franco-italien de semi-conducteurs, Carlo Bozotti, dans un communiqué. Co-entreprise de STMicro et de l'équipementier suédois Ericsson, cette filiale de composants pour téléphones mobiles implantée à Genève est lourdement déficitaire et a besoin d'être renflouée avant la fin de l'année. Didier Lamouche, dont le rôle de COO avait été suspendu en décembre 2011 lorsqu'il avait pris la direction de ST Ericsson, avait été PDG de Bull de 2005 à 2010, et auparavant vice-président d'IBM en charge des activités semi-conducteurs au plan mondial. Il n'a pour l'instant pas de successeur et sa démission surprise tombe au plus mal pour ST Ericsson, dont certains craignent la fermeture.

Crainte de fermeture
En effet, STMicro a annoncé début décembre son intention de se désengager de ST Ericsson d'ici au troisième trimestre 2013 et son partenaire suédois a prévenu qu'il n'avait pas l'intention de racheter ses parts, dépréciant au passage de 923 millions d'euros la valeur de sa propre participation. La sortie de cet actionnaire majeur pourrait préfigurer une fermeture de l'entreprise, qui emploie environ 6.000 personnes et n'a pas conquis assez de nouveaux clients pour compenser la forte baisse des commandes de puces du finlandais Nokia: il semble difficile de trouver un acquéreur. Depuis la création, en 2008-2009 de la co-entreprise, qui n'a jamais été rentable, les deux actionnaires ont investi 1,3 milliard d'euros dans ST Ericsson dont l'avenir repose sur le succès de ses derniers modems LTE (4G).