ST-Ericsson réduit ses effectifs d'un quart

Le fabricant de composants pour téléphones portables ST-Ericsson va transférer ses activités de recherche et développement à l'une de ses maisons mères STMicroelectronics, dans le cadre d'une vaste restructuration qui va entraîner la suppression de 1.700 postes dans le monde. Les salariés français devraient être épargnés.
"La France n'est pas concernée par les suppressions d'emploi" a précisé Didier Lamouche, le directeur général de ST Ericsson. DR

ST-Ericsson, la coentreprise de STMicroelectronics avec Ericsson, a présenté ce lundi un plan de redressement prévoyant le transfert de son activité processeurs à sa maison mère franco-italienne, des réductions d'effectifs supplémentaires et la diminution du nombre de ses sites.La coentreprise, dont le siège est située à Genève, prévoit une réduction d'effectifs de 1.700 postes dans le monde, sur un total de 6.700. Une partie d'entre eux aurait toutefois vocation à réintégrer STMicroelectronics dans le cadre du partenariat prévu entre la filiale et sa maison mère dans les activités dédiées aux processeurs d'application.

La France n'est pas concernée par les 1.700 suppressions de postes prévues dans le plan mondial de restructuration de ST-Ericsson, a précisé à l'AFP Didier Lamouche, PDG du fabricant de composants pour téléphones portables.

"STMicro absorbera les activités R&D de ST-Ericsson" et les employés "hautement qualifiés de ST-Ericsson seront transférés chez STMicro", a indiqué un communiqué de STMIcroelectronics. "Jusqu'à présent, les ambitions de ST-Ericsson, qui consistaient à développer seul ou en direct un portefeuille trop large de blocs de propriété intellectuelle (IP) (...) n'ont pas donné, à l'évidence, les résultats attendus", explique Didier Lamouche, directeur général de ST-Ericsson, dans un communiqué. "En concentrant nos efforts sur nos points de différenciation et sur des partenariats appropriés, ST-Ericsson peut fournir à ses clients les produits qu'ils demandent, tout en assurant la continuité de sa feuille de route actuelle."

Entraîné dans la chute de Nokia

ST-Ericsson est détenu à parts égales par le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics et l'équipementier télécoms suédois Ericsson. Les pertes de cette co-entreprise plombent depuis des années les comptes des deux groupes. La société, qui doit faire face à la forte baisse de la demande de son principal client Nokia, espère ainsi générer 320 millions de dollars (244 millions d'euros) d'économies annuelles d'ici fin 2013. ST-Ericsson souffre en effet de sa dépendance envers le finlandais Nokia, en perte de vitesse face aux américains Apple et Google. Le fabricant de téléphones portables a annoncé la semaine dernière de nouvelles réductions de coûts substantielles et le départ de son directeur des ventes après un premier trimestre marqué par une perte plus lourde que prévu.

Faute d'avoir remporté suffisamment de nouveaux contrats pour compenser la forte baisse d'activité en provenance de son principal client, St-Ericsson a accusé une perte opérationnelle de 867 millions d'euros en 2011 pour un chiffre d'affaires de 1,65 milliard d'euros, ce qui a pesé sur les résultats de STMicroelectronics. ST-Ericsson, qui détient une seconde division dédiée aux modems, prévoit également la réduction du nombre de ses sites d'activité ainsi qu'une diminution d'environ 25% de ses frais commerciaux, généraux et administratifs par rapport à 2011.

Le titre plonge en attendant les réultats du premier trimestre publiés à la fermeture de la Bourse de New York

A la faveur de ce nouveau plan de relance et des mesures d'économies déjà en cours, l'entreprise spécialisée dans le mobile espère abaisser son seuil de rentabilité. A 17h02, l'action STMicroelectronics chutait de 11,32% à 4,432 euros, signant la plus forte baisse du CAC 40 (-2,9%). A Stockholm, Ericsson cèdait quant à lui 5,04% à 61,20 couronnes.

ST-Ericsson, qui est l'un des principaux foyers de pertes du franco-italien STMicro, a été doté en décembre d'une nouvelle direction qui a pour mission de redresser l'entité spécialisée dans le mobile. La société s'était engagée à présenter un plan stratégique à long terme d'ici au printemps après avoir conduit un audit et une revue de son portefeuille. Reste à savoir si ces annonces seront suffisantes pour rétablir la confiance des investisseurs.

Le fabricant de semi-conducteurs publiera ses résultats du premier trimestre de l'année 2012 ce lundi après la clôture de la Bourse de New York. STMicroelectronics a d'ores et déjà prévenu que sa marge brute serait inférieure à ses prévisions pour les trois premiers mois de l'année en raison d'une sentence d'un tribunal arbitral qui l'a condamné à verser 59 millions de dollars au néerlandais NXP. Cette charge exceptionnelle aura un impact négatif d'environ 2,6% sur la marge, qui devrait s'établir aux environs de 30,4%, a prévenu le groupe. Celui-ci anticipe par ailleurs un recul de 4% à 10% de son chiffre d'affaires par rapport au quatrième trimestre 2011.

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