Après l'affaire Snowden, les agents secrets russes prêts à revenir à la machine à écrire

Par Ksenia Smolovic  |   |  246  mots
Copyright Reuters
L'affaire Snowden a mis la puce à l'oreille des Russes : le quotidien Izvestia déclare ce matin que le FSO, Service fédéral russe de protection, va revenir à la machine à écrire afin d'éviter toute sorte d'espionnage électronique.

La machine à écrire avait du bon. Le papier aussi. Pas de piratage ni d'espionnage électronique possibles. C'est pourquoi le FSO, Service fédéral russe de protection issu de l'ancien KGB, souhaiterait revenir à la machine à écrire. Le quotidien russe Izvestia rapporte ce matin que le service spécial russe a lancé un appel d'offre pour l'achat de 20 machines à écrire. Le FSO n'a pas souhaité ajouter de commentaires, mais les faits parlent d'eux-mêmes.

Les révélations d'Edward Snowden les ont incité à la méfiance. L'affaire WikiLeaks aussi. Et des informations rapportent que le Premier ministre Dmitri Medvedev avait été écouté lors d'un sommet du G20 à Londres. Ce contexte d'espionnages électroniques et de fuites explique que le FSO se tourne vers la machine à écrire. Les secrets semblent ainsi mieux protégés, ou leur diffusion devient du moins plus difficile.

« Toute sorte de télécommunication électronique est vulnérable »

Le progrès informatique, et tous les avantages qu'il comporte, semble toucher ses limites : Nikolaï Kovalev, député et ex-directeur de l'ex KGB, déclare que « du point de vue de la sécurité, toute sorte de télécommunication électronique est vulnérable. On peut capter n'importe quelle information depuis un ordinateur ».

Avoir du retard a du bon : il semblerait que le ministère de la Défense russe et certains services spéciaux utilisent toujours des machines à écrire. Protégés des moyens de surveillance électronique, ils pourraient bien remettre le papier à la mode.