Google a développé une « nouvelle technologie de pointe » pour lutter contre la pédophilie sur Internet, a annoncé ce lundi le président exécutif de la société, Eric Schmidt, dans une tribune publiée sur le site britannique Dailymail. « Les abus sexuels sur les enfants sont un défi planétaire, et la réussite dépend du travail collectif des autorités, des entreprises du web et des ONG », a-t-il expliqué. « Même si la société n'éliminera jamais complètement une telle dépravation, nous devrions faire tout notre possible pour protéger les enfants d'atteintes ».
Pendant les trois derniers mois, plus de 200 personnes ont ainsi été mobilisées par l'entreprise pour élaborer un nouvel algorithme empêchant l'apparition, parmi les résultats de plus de 100.000 diverses recherches « suspectes » sur Google, de liens vers du matériel pédopornographique. Afin que l'impact de cette démarche soit véritablement mondial, les modifications seront bientôt appliquées aux recherches effectuées en plus de 150 langues.
Coopération avec Microsoft et YouTube
Une fois que le caractère illégal d'une image est déterminé (ce qui demande toujours un visionnage humain car, explique le chef du géant du web, « les ordinateurs ne sont pas en mesure de distinguer de manière fiable entre des photos innocentes d'enfants qui prennent leur bain et les vrais abus »), une empreinte digitale unique lui est attribuée, permettant aux ordinateurs de Google de l'identifier à chaque fois qu'elle apparaît dans le système. Le mérite d'avoir développé et partagé cet outil de dépistage doit être reconnu, souligne Eric Schmidt, à Microsoft.
Puisque l'univers pédophile fait de plus en plus recours aux vidéos, Google teste aussi une technologie, développée par YouTube, qui détecte les films illégaux et qui devrait devenir accessible aux autres entreprises du web ainsi qu'aux ONG actives dans ce secteur à partir de 2014.
Découragement et support technique
La dissuasion fait aussi partie de la panoplie d'outils développés. Plus de 13.000 types de recherches déclencheront désormais des mises en garde s'affichant en haut des résultats : elles rappelleront que l'abus sexuel sur mineurs est illégal et orienteront vers des centres d'aide.
Google dit enfin vouloir soutenir techniquement les ONG luttant contre l'exploitation sexuelle des enfants sur le web, notamment la britannique Internet Watch Foundation (IWF) et le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC) américain.
Bon élève
Jusqu'à présent Google n'était pas complètement inactif, a néanmoins souligné Eric Schmidt, rappelant que la suppression des images d'abus sexuels sur des enfants et le signalement aux autorités (qui se servent de ces preuves pour poursuivre et condamner les auteurs) faisaient déjà partie des pratiques.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, avait néanmoins invité l'été dernier les entreprises du web à faire plus. Google a visiblement répondu à l'appel.