Le Parlement européen s'apprête à appeler à une scission de Google

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  377  mots
Le projet de motion contenant cet appel ne mentionne aucun moteur de recherche spécifique. Mais Google est de loin le premier des services de recherche sur internet en Europe, avec une part de marché estimée à 90%.
Un projet de motion en préparation contient un appel à la Commission lui demandant d'envisager une séparation des moteurs de recherche des autres services sur internet. Il s'agirait de la solution la plus radicale afin de limiter la domination de Google et d'autres sociétés américaines sur internet.

La recherche en Europe d'une solution afin de limiter la domination de Google sur internet ne date pas de hier. Le Parlement européen semble avoir opté pour l'approche la plus radicale: un appel à la Commission, lui demandant d'envisager une séparation des moteurs de recherche des autres services sur internet, afin de garantir des règles du jeu équitables.

Le projet de motion contenant cet appel, cité vendredi 21 novembre par le Financial Times, ne mentionne aucun moteur de recherche spécifique, précise Reuters, qui a pu l'obtenir. Mais Google est de loin le premier des services de recherche sur internet en Europe, avec une part de marché estimée à 90%.

La pression monte d'un cran sur la Commission

La motion en question "appelle la Commission à prendre en considération les propositions visant à dissocier les moteurs de recherche des autres services commerciaux comme une des solutions potentielles à long terme" pour garantir l'équité dans ce domaine, détaille Reuters.

Si le Parlement n'a pas l'autorité pour imposer de telles scissions de sociétés, une motion publique aurait sans doute le pouvoir d'augmenter la pression sur la Commission européenne. "Le Parlement n'engage pas la Commission, mais elle doit l'écouter", explique notamment Gary Reback, un avocat américain qui a déposé des plaintes au nom de sociétés contre Google.

Le géant du web américain n'a pas voulu commenter cette information, ajoute Reuters.

Une enquête en cours depuis quatre ans

Alors que les régulateurs européens s'inquiètent de la domination du groupe américain et d'autres sociétés américaines sur internet, en novembre, la commissaire européenne à la Concurrence a annoncé qu'elle prendrait encore du temps pour décider de la prochaine étape de l'enquête concernant le leader mondial de la recherche sur internet, qui dure depuis quatre ans. Son prédécesseur avait refusé une proposition d'accord à l'amiable avec la société.

Margrethe Vestager, qui a remplacé Joaquin Almunia le 1er novembre, a dit qu'elle étudierait les derniers développements dans le secteur et prendrait l'avis d'un panel représentatif des parties concernées avant de prendre une décision.

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