Comment Google aurait passé sous silence plusieurs cas de harcèlement sexuel

Par latribune.fr  |   |  433  mots
Le géant américain de l'Internet traverse une passe délicate en cette fin d'année. (Crédits : Chris Helgren)
Google fait face à une controverse autour d'affaires de harcèlement sexuel que, selon une enquête du New York Time, le groupe aurait couverts à coups de millions de dollars. Plusieurs hauts dirigeants, dont le père d'Android, sont impliqués. Google annonce avoir licencié 48 salariés dont 13 hauts responsables dans le cadre de cette affaire.

Google à nouveau dans l'oeil du cyclone. Le directeur général du groupe américain Sundar Pichai a indiqué, sans donner de noms, que le groupe avait renvoyé 48 salariés, dont 13 hauts responsables, pour harcèlement sexuel au cours des deux dernières années, dans un document interne adressé aux salariés. Il répondait à une enquête du New York Times affirmant que le groupe a étouffé plusieurs cas de harcèlement concernant de hauts responsables, dont Andy Rubin, créateur du système d'exploitation mobile Android, qui dément fermement. L'ingénieur avait pris la tête de la division robotique de Google en 2013, avant de la quitter moins d'un an plus tard pour fonder un fonds d'investissement et un incubateur de start-up, Playground.

Après une accusation de relations sexuelle forcée formulée par une employée qui entretenait une liaison avec M. Rubin, le groupe aurait contraint ce dernier à démissionner en 2014 mais, sujet de controverse, lui aurait quand même versé des indemnités de départ de 90 millions de dollars, selon le quotidien. Au total, le New York Time affirme que trois cadres de haut rang accusés de "comportements sexuels déplacés" auraient ainsi été "protégés" par le groupe mais deux sur trois, dont M. Rubin, ont été payés des millions de dollars pour atténuer le choc de leur départ alors que la loi ne l'imposait pas. En revanche, aucun des 48 salariés licenciés n'ont reçu d'indemnités de départ.

Rubin reconnaît "une liaison consentie" en 2012

Ces dernières années, Google a "effectué beaucoup de changements, y compris adopté une ligne dure sur des comportements inappropriés de personnes en position d'autorité", a défendu M. Pichai, assurant que Google enquêtera sur toute plainte d'un salarié et prendra des mesures adaptées si besoin. L'enquête du New York Times est "difficile à lire", a-t-il reconnu. Pour sa part, Andy Rubin a affirmé via un mail à l'AFP envoyé par son porte-parole, avoir "quitté Google de son plein gré en 2014" et n'avoir "jamais eu de comportement inapproprié chez Google ou ailleurs". Il reconnaît une "liaison consentie" en 2012 mais ajoute que la personne n'était pas directement sous ses ordres.

Google fait face à plusieurs difficultés en cette fin d'année. Le 25 octobre, la maison mère de l'entreprise annonçait des résultats financier en deça des attentes du marché. La société américaine a également été condamné par l'Union européenne, en juillet dernier, pour entrave à la concurrence.

(Avec AFP)