Google maintient son cap. Alphabet, maison-mère du géant de la publicité, a vu son bénéfice net bondir de 36% au troisième trimestre pour s'établir à 9,2 milliards de dollars, selon les chiffres publiés jeudi 25 octobre. À 13,06 dollars l'action, le bénéfice ajusté a fait 3 dollars de mieux qu'attendu - contrairement au chiffre d'affaires, qui a déçu les attentes des marchés. Alphabet peut pourtant se targuer d'avoir enregistré un chiffre d'affaires de 33,74 milliards de dollars (29,67 milliards d'euros), soit une hausse de 21% sur un an contre 24% l'an dernier. Le consensus le donnait à 34,05 milliards, selon des données Refinitiv. Le titre a ainsi reculé de plus de 4% dans les échanges électroniques post-séance à Wall Street.
Comme à l'accoutumée, l'essentiel de ses revenus viennent de la publicité, tirée par le mobile. La publicité a généré près de 29 milliards du chiffre d'affaires d'Alphabet sur la période, en hausse de 20,3% et supérieur au consensus le donnant à 28,76 milliards. Ses "autres paris", regroupant les activités d'Alphabet qui ne sont pas son cœur de métier (cloud, santé...), ont connu une hausse de leur chiffre d'affaires de 43% pour s'établir à 4,79 milliards de dollars - inférieur au consensus de 4,94 milliards.
Des dépenses toujours en hausse
Alphabet a vu sa marge opérationnelle rognée pour le troisième trimestre d'affilée - passant de 28% à 25% sur un an - à cause de l'augmentation de ses dépenses. Ses "coûts d'acquisition" de trafic (TAC), élément très observé, sont passés de 5,5 à 6,6 milliards sur un an. Ils sont versés à des tiers pour assurer à Google la mise en avant de ses produits, comme par exemple, le fait d'être le moteur de recherche par défaut sur des appareils. Ces coûts représentent 23% de ses recettes publicitaires - un chiffre stable sur un an. Le groupe a également massivement embauché, avec près de 94.400 employés fin septembre contre 78.100 l'an dernier à la même époque.
Google était, par ailleurs, secoué jeudi par des révélations autour de cas de harcèlement sexuel après une enquête du New York Times. Le groupe a indiqué avoir licencié 48 salariés, dont 13 hauts responsables, pour harcèlement sexuel au cours des deux dernières années, a écrit Sundar Pichai, le directeur général, dans un document interne adressé aux salariés dont l'AFP a obtenu copie. Sundar Pichai assure qu'aucun de ces salariés n'a reçu d'indemnités de départ, alors que le New York Times affirme que la firme de Mountain View a étouffé plusieurs cas de harcèlement concernant de hauts responsables dont Andy Rubin, créateur du système d'exploitation mobile Android, qui a démenti.
(avec agences)
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