G7 : Macron fustige le "statut de paradis fiscal permanent" des géants de la tech

Par AFP  |   |  467  mots
(Crédits : Philippe Wojazer)
Le président de la République entend défendre une uniformisation mondiale de la taxation des géants de la tech au G7, qui se tiendra à Biarritz du 24 au 26 août. Il a dénoncé mercredi un système actuel "fou", qui "n'est pas soutenable".

À l'approche du G7, qui se tiendra à Biarritz du 24 au 26 août, Emmanuel Macron a dénoncé mercredi la taxation actuelle des géants du numérique. "Les acteurs mondiaux du numérique ne contribuent pas fiscalement au financement du bien commun, ce n'est pas soutenable", a martelé le président français devant l'Association de la presse présidentielle.

"Il faut arrêter d'avoir des gens qui sont dans un statut de paradis fiscal permanent. Si vous êtes un géant du numérique, vous faites votre activité en France, vous ne payez rien. Vous payez sur vos droits d'auteur ou de propriété intellectuelle en Irlande, au plus bas taux, vous transférez sans taxe d'Irlande aux Pays-Bas. Et avec un accord entre les Pays-Bas et des paradis fiscaux, vous mettez le cash dans ces paradis fiscaux", a détaillé le président de la République.

Un système "fou" mis en place par l'administration... Obama

Et de poursuivre : "Et vous avez un accord aux Etats-Unis pour que ces grandes entreprises américaines accumulent le cash dans ces paradis fiscaux, sans être taxés aux Etats-Unis ! Dès qu'un concurrent émerge, ils les achètent pour des milliards de dollars avec l'argent des Bermudes... Nous sommes fous ! Je ne suis pas d'accord avec ce système !", soulignant que le système avait été mis en place sous la présidence de Barack Obama, le prédécesseur de Donald Trump.

Lire aussi : Taxe Gafa : bras de fer en vue au G7 entre la France et les Etats-Unis

Une taxe de 100% sur le vin français en représailles?

Emmanuel Macron s'est entretenu sur le sujet lundi avec son homologue américain, qui s'est farouchement opposé ces dernières semaines à la "taxe Gafa" (acronyme désignant Google, Amazon, Facebook, Apple), adoptée par la France en juillet dernier. Faute de taxe internationale, l'Hexagone a décidé de taxer de son côté, comme une dizaine de pays européens.

La "taxe Gafa" instaure un taux d'imposition à 3% sur le chiffre d'affaires -- et non sur les bénéfices, comme cela est traditionnellement le cas -- pour les entreprises du numérique réalisant un chiffre d'affaires mondial de 750 millions d'euros et de 25 millions d'euros sur le territoire français. Elle est rétroactive à compter du 1er janvier 2019. Au regard des seuils cumulatifs, une trentaine d'entreprises sont concernées, dont Google, Amazon, Facebook et Apple.

Suite à l'adoption définitive de la "taxe Gafa", Donald Trump ne cesse de promettre des représailles. Le président américain aurait indiqué, il y a une dizaine de jours, réfléchir à une taxe de 100% sur les importations de vin français, selon Bloomberg.

Lire aussi : L'effet pervers de la taxe Gafa : Amazon va faire payer ses vendeurs français