G7 : Paris a "bon espoir" que Washington signe la charte internet à Biarritz

Par Reuters  |   |  445  mots
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Une charte "pour un internet ouvert, libre et sûr" devrait être signée au cours du G7 -- suite à l'impulsion donnée par la France, à la présidence du sommet cette année. Ce texte s'inscrit dans la continuité de l'appel de Christchurch, lancé en mai par 26 pays et géants d'Internet.

La France a renoncé pour des questions "logistiques et diplomatiques" à faire venir les plateformes en ligne à Biarritz en l'absence de Donald Trump vendredi, mais elle ne doute pas qu'elles signeront la charte "pour un internet, ouvert, libre et sûr" et a "bon espoir" que les Etats-Unis rejoignent l'initiative lundi au G7, a déclaré samedi Cédric O.

"L'idée initiale était de faire venir les plateformes à Biarritz mais jusque-là les Etats-Unis étaient contre la signature de la charte donc diplomatiquement c'était sensible de faire venir vendredi à Biarritz des plateformes américaines et de signer quelque chose alors que le président américain n'est pas là", a dit le secrétaire d'Etat français au Numérique à quelques journalistes. "Il n'y aucun doute sur le fait que les réseaux sociaux signeront la charte".

"Les plateformes ont joué le jeu et se sont engagées sur la charte, l'ensemble des pays participants également, la question qui se pose aujourd'hui et qui serait un grand progrès, ce serait la participation des Etats-Unis", a-t-il ajouté. "Nous sommes encore en train de discuter avec eux et nous avons bon espoir qu'ils puissent être à bord de cette initiative, qu'ils puissent signer la charte lundi".

Selon une source citée par Europe 1, Donald Trump aurait fait pression sur les plateformes en ligne (Google, Facebook...) pour qu'elles ne viennent pas à Biarritz, en "rétorsion à la taxe française sur le numérique dénoncée par Washington".

Une charte dans la continuité de "l'appel de Christchurch"

Interrogé à ce sujet, un haut responsable de l'administration Trump a assuré samedi qu'"aucune pression" politique n'avait été exercée sur les compagnies américaines concernées. "Deux ou trois entreprises nous ont simplement dit qu'elles avaient le sentiment de se faire forcer la main par la France pour rejoindre" l'initiative, a-t-il dit à Reuters. La Maison blanche, a-t-il poursuivi, continue quant à elle d'évaluer la charte qui a "assurément ses mérites".

Voulue par la présidence française du G7 qui souhaite qu'elle soit signée par les gouvernements, le secteur privé et la société civile, la charte "pour un internet ouvert, libre et sûr" doit permettre de lutter contre les contenus haineux, le cyber harcèlement et le terrorisme en ligne.

Selon l'Elysée, elle s'inscrit dans la continuité de l'"appel de Christchurch" - lancé en mai par vingt-six pays et géants d'Internet - en élargissant le périmètre des engagements pris par les plateformes, en matière de retrait des contenus, de modération, de transparence et d'accompagnement des victimes.

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