Piratage audiovisuel : un manque à gagner de 1,35 milliard d'euros en France

Par latribune.fr  |   |  478  mots
Le piratage de contenus audiovisuels s'est légèrement stabilisé en 2016 en France, selon une étude EY publiée ce jeudi.
En 2016, 13 millions d'internautes français ont consommé illégalement des vidéos sur Internet. Cela représente un manque à gagner de 1,35 milliard d'euros pour l'Hexagone, selon une étude du cabinet EY publiée ce jeudi.

Si le piratage de contenus audiovisuels s'est légèrement stabilisé en 2016 en France, ce sont encore 13 millions d'internautes qui s'y adonnent - soit 27% des utilisateurs, contre 30% en 2015, selon une étude du cabinet EY publiée ce jeudi. La consommation illégale de vidéos se développe sur les supports mobiles, notamment pour le streaming : 1,8 million de personnes utilisent un smartphone (15%) et 2,6 millions consultent des sites pirates sur tablette (20%). Parmi les modes de consommation,

  • le téléchargement arrive en tête avec 8,4 millions d'utilisateurs
  • le streaming est le deuxième mode favori des Français avec 6,8 millions
  • le "peer to peer" (partage entre utilisateurs) recule à 4,1 millions

Au total, 2,5 milliards de contenus ont été consommés illégalement, selon l'étude, qui estime que les secteurs les plus lésés sont les DVD et la TV payante. "Pour la TV gratuite, au-delà de l'impact sur l'audience et donc les revenus publicitaires, ces pratiques représentent une menace croissante sur les revenus d'avenir comme le replay, fenêtre privilégiée de consommation de séries très piratées par les publics jeunes, note l'étude. La salle de cinéma reste pour sa part relativement préservée, aidée par "l'expérience salle" et l'absence de contenus illégaux de qualité."

Si l'étude n'explique pas les motivations des internautes à consommer illégalement du contenu audiovisuel, elle avance que le prix n'est pas à l'origine de ce comportement. "La propension à payer moyenne par support est proche, et parfois supérieure, aux prix de marché actuels", affirme l'étude. Par exemple, les internautes se disent prêts à payer davantage pour les films ou les séries disponibles en vidéo à la demande avec abonnement sur des plateformes comme Netflix.

75% des utilisateurs se déclarent prêts à payer pour une offre légale

Cette consommation illégale représente un manque à gagner de 1,35 milliard d'euros. Réinjecter cette somme dans l'économie légale pourrait rapporter 430 millions d'euros de recettes fiscales et sociales pour l'Etat et générer 265 millions d'euros pour les créateurs et ayants droit. "Le piratage des contenus audiovisuels en France représente un coût économique et social significatif (État, créateurs, diffuseurs, salariés) et ne diminue pas malgré le développement de l'offre légale, d'où l'importance de renforcer franchement les actions pour accroître la lutte contre le piratage", souligne l'étude.

EY estime que "la fermeture isolée de sites illégaux ne suffit pas", citant en exemple le cas du site très fréquenté Zone-Téléchargement. Sa fermeture n'aurait eu aucun impact sur les chiffres d'audience du piratage - les internautes se reportant sur d'autres sites illégaux. Le cabinet préconise notamment la valorisation des offres légales, que 75% des utilisateurs se déclarent prêts à payer en l'absence d'alternatives illégales.

(Avec AFP)