Macron annonce un fonds de 225 millions d'euros pour soutenir la création

Par AFP et Reuters  |   |  567  mots
Emmanuel Macron a annoncé lundi 13 mai la création d'un fonds d'investissement de 225 millions d'euros pour aider les entreprises culturelles et créatives à se développer. (Crédits : POOL)
Cinéma, théâtre, musique, jeux vidéo... Les industries culturelles et créatives, reçues lundi 13 mai à l'Élysée, ont obtenu la création d'un fonds de 225 millions d'euros. Le chef de l'État a appelé à "s'engager collectivement" pour lutter contre les géants chinois et américains, comme Disney et Netflix.

Face à Netflix, Disney et autres géants américains et chinois, le gouvernement français veut aider les industries culturelles et créatives à rester dans l'arène. Lors d'un déjeuner à l'Élysée avec 130 responsables du secteur (média, cinéma, théâtre, livre, musique, jeux vidéo, design, tourisme, architecture...), Emmanuel Macron a annoncé la création d'un fonds d'investissement de 225 millions d'euros pour aider les entreprises du marché à se développer.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était engagé à investir dans les industries créatives et culturelles (ICC) françaises en créant un fonds d'investissement dédié de 200 millions d'euros et "consacré à l'amorçage et au développement des entreprises innovantes". La création de ce fonds est également préconisée par le rapport commandé il y a un an au producteur Dominique Boutonnat par le ministère de la Culture, rendu public lundi 13 mai. "Nous vivons une crise de financement du cinéma et de l'audiovisuel majeure, qui s'accélère et qui est une crise du système", a-t-il expliqué.

Selon l'Élysée, ce fonds, sur lequel aucune autre précision n'a été pour l'heure apportée, sera opéré par Bpifrance. Le président de la République a appelé les acteurs du monde culturel et audiovisuel à "travailler et à s'engager collectivement", avec le soutien de l'État, pour "ne pas perdre la bataille" :

"Face aux défis du numérique, c'est d'un engagement collectif dont nous avons besoin", a-t-il insisté. "Je suis convaincu que si nous restons divisés (...) nous ferions une erreur" face aux "grands champions américains" et au "modèle chinois surfinancé, statocentré, qui peut faire des ravages", a résumé Emmanuel Macron, à la veille de l'ouverture du Festival de Cannes.

Selon lui, cette bataille doit être menée au niveau européen, sur l'exemple du succès obtenu sur les droits d'auteur et les "droits voisins" pour la presse en 2018. Pour établir cette stratégie, un plan d'action pour l'industrie culturelle sera établi, en concertation avec les acteurs du secteur, d'ici la fin de l'année par le ministre de la Culture Franck Riester. Les entreprises françaises sont "prises en étau" entre "Américains et Chinois, qui sont à la fois ultra-protectionnistes et ultra-expansionnistes à l'extérieur. Il est temps que l'UE se réveille", a affirmé Jean-Noël Tronc, le directeur général de la Sacem.

Assis à la table d'Emmanuel Macron, le réalisateur Claude Lelouch a insisté sur la nécessité de "protéger le cinéma d'auteur" qui "est vraiment en danger". Le musicien Jean-Michel Jarre a pour sa part souhaité qu'Emmanuel Macron défende la culture en devenant un "François 1er 2.0" et que soit organisé en France "un Davos de la Culture" pour établir une réponse internationale.

Prédisant que les chaînes de télévision allaient "être très fortement secouées" par les offensives attendues d'Apple ou de Disney, le patron de TF1 Gilles Pélisson a appelé "à la réinvention du monde du cinéma" et à une refonte de régulations obsolètes pour la télévision qui "datent de 30 ans". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a pour sa part indiqué que le gouvernement ne toucherait pas "aux niches fiscales sur la création", notamment la TVA à taux réduit dont bénéficie le secteur de l'animation.